Cannes Cinéma : trois jours avec le cinéaste-écrivain Pierre Schoendoerffer

Posté ven 12/11/2010 - 06:30
Par admin

"La 317ème section" (1964), "La Section Anderson" (1967), "Le Crabe-Tambour (1977), le poignant regard de "L’Honneur d’un capitaine" (1982) ou encore la grande épopée de Diên Biên Phu (1992), c'est lui : Pierre Schoendoerffer. D'autres titres de films réalisés par l'écrivain-cinéaste sont à citer. "Autant de films puissants entrés une fois pour toutes dans les grandes réussites du cinéma français… Autant de films importants qui portent un regard lucide et désabusé sur les guerres coloniales…" écrit Gérard Camy, président de Cannes Cinéma.

 

L'association de cinéphiles cannois, aussi, a voulu rendre hommage au réalisateur écrivain en organisant du 16 au 18 novembre trois jours de rencontres avec Pierre Schoendoerffer. Un événement qui se déroulera en présence du réalisateur et des comédiennes Aurore Clément et Florence Darel et au cours duquel sera programmée la quasi intégralité de l'œuvre du cinéaste. Ce sera l'occasion de (re) découvrir une œuvre magistrale et d’engager des débats passionnants.

 

Sous le titre de "L’Honneur d’un cinéaste" voici le portrait de Pierre Schoendoerffer que dresse Gérard Camy. Vous trouverez d'autre part le programme complet des trois journées en cliquant sur le document attaché ci-dessous. Le site Web de l'association www.cannes-cinema.com, à la rubrique "saison / événements", propose aussi, outre le programme, quelques extraits des films.

 

 

 "L’Honneur d’un cinéaste" par Gérard Camy

 

La 317e section, Le Crabe-tambour, L’honneur d’un capitaine…

 

Autant de films puissants entrés une fois pour toutes dans les grandes réussites du cinéma français… Autant de films importants qui portent un regard lucide et désabusé sur les guerres coloniales…

 

Leur réalisateur Pierre Schœndœrffer, d’origine alsacienne, né en 1928 dans le Puy-de-Dôme va, très jeune, cultiver les paradoxes. Il ne connaît pas la mer mais embarque sur un cargo pour 18 mois. Il ne connaît pas le milieu du cinéma mais un article de journal consacré aux cameramen du Service Cinématographique des Armées en Indochine le décide. Il se retrouve à Saïgon en 1952. Le Colonel Langlais dira de lui : “il tenait sa caméra comme une mitraillette”.

 

Cinéaste débutant, il participera à toutes les grandes opérations militaires de la fin de la guerre d’Indochine, partageant la fatigue et les souffrances, les joies et les peurs des combattants, nouant avec eux d’indéfectibles liens d’amitié. Il sera fait prisonnier à la bataille de Diên Biên Phu en 1954.

 

Libéré, Pierre Schœndœrffer n’a pas perdu son âme de baroudeur. Il reste en Asie, réalise plusieurs reportages photographiques pour “Look” et “Life” et rentre en France en juillet 1955 mais reprend immédiatement la route pour les “Actualités Pathé” et “Paris Match” avant de se lancer dans ses premières aventures cinématographiques : La Passe du Diable (1956), co-réalisé avec Jacques Dupont, d’après un scénario de Joseph Kessel dont le livre “Fortune carrée” avait largement influencé l’adolescent Shœndœrffer, Ramuntcho (1958) et Pêcheur d’Islande (1959), deux films tirés de romans de Pierre Loti… Le succès n’est pas vraiment au rendez-vous. Il part donc de nouveau en reportages pour la télévision cette fois.

 

Mais les années ne lui ont pas fait oublier sa douloureuse et formatrice expérience indochinoise. Il écrit un livre, “La 317° Section”, qu’il adapte au cinéma en 1964. Témoignage poignant et d’une précision documentaire extraordinaire, ce film obtient le Prix du meilleur scénario au Festival de Cannes l’année suivante ainsi que les faveurs du public et de la critique. Que ce soit dans l’excellent polar qu’il réalise ensuite (Objectif 500 millions, 1966), dans son documentaire passionnant sur les Américains au Viêt-nam (La Section Anderson, 1967), Oscar du meilleur documentaire en 1968, dans son plus grand succès multi-césarisé, adapté de son propre livre, Grand Prix du roman de l’Académie française, Le Crabe-Tambour (1977) ou encore dans le poignant regard de L’Honneur d’un capitaine (1982) et la grande épopée de Diên Biên Phu (1992), Schœndœrffer explore les mêmes chemins fréquentés par des militaires perdus, luttant pour l’honneur, sans la moindre illusion sur l’issue du combat.

 

Comme nous l’avons vu, le cinéaste est aussi écrivain… Et quel écrivain ! Homme de conviction, il a bâti une œuvre littéraire remarquable.

 

Les trois jours que Pierre Schœndœrffer, membre de l’Académie des Beaux-Arts depuis 1988, nous fait l’honneur de passer avec nous, permettront de (re) découvrir une œuvre magistrale et d’engager avec lui des débats passionnants.

 

Un moment rare, à vivre intensément."

 

 

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