Cannes : émotion pour les adieux à la scène de Guy Bedos

Guy Bedos a fait ses adieux au public azuréeen hier à Cannes (DR)

Grand moment d’émotion, hier soir à Cannes au Palais des Festivals, à la fin du spectacle de Guy Bedos qui a en quelque sorte fait ses adieux sur scène au public azuréen puisqu’il a annoncé que la tournée de son one man show Rideau ! serait la dernière. Même si l’artiste a déjà prolongé le plaisir, il n’a pas l’intention, comme son ami Charles Aznavour, de la faire durer pendant 10 ans et les dernières représentations devraient avoir lieu à la fin de l’année à Paris. Pourtant, malgré ses 78 ans, l’artiste est encore en bonne forme comme il se plait à le montrer en début de spectacle où il calme même les ardeurs du public car, pour lui, une standing ovation d’entrée, ressemblerait trop à un hommage posthume. Après cet avertissement, Guy Bedos s’allonge, non pas sur un divan mais carrément sur scène pour égratigner Freud et la psychanalyse. En 50 ans de carrière, la scène lui a servi de terrain de jeu pour faire une longue psychothérapie devant un public complice. Une psychothérapie provocante dans laquelle il n’hésite pas à se mettre à nu, mais aussi à attaquer avec son humour cinglant, tout ce qui le révulse dans le monde qui l’entoure.

Ses têtes de turc lui manquent

Des attaques qui fusent aussi dans sa fameuses revue de presse qu’il actualise chaque soir et dont il a initié le genre en France, ouvrant la voie à bon nombre de comiques. Si le texte est toujours incisif, Guy Bedos semble un peu désabusé et moins heureux de faire rire au détriment de la gauche. S’il ne se prive pas de critiquer François Hollande pour ses maladresses et ses hésitations, il a visiblement perdu sa cible de choix avec la défaite de Nicolas Sarkozy, alias « Tom Pouce ». Il ne peut d’ailleurs pas s’empêcher de continuer à lui taper dessus en réfutant toutefois de faire de l’anti-sarkozysme primaire, mais en indiquant parler dans sa langue puisque Sarkozy est primaire. Malgré le manque pour son spectacle que lui procure l’ancien Président et ses acolytes : Morano, Guéant ou Copé, il n’en n’est pas à souhaiter son retour, ne regrettant même pas encore son vote pour Hollande lors de la présidentielle. Outre la politique, Guy Bedos a aussi choisi pour son dernier tour de scène de glisser quelques uns de ses sketches cultes et de terminer le spectacle par son rituel hommage au cinéma italien et aux comédiens. Le rideau se baisse ainsi sur l’artiste agitant un mouchoir blanc pour dire adieu à son public. Un public forcément gagné par l’émotion, même si l’artiste n’était sans doute pas au pic de sa forme hier soir.