Cannes : le film "polémique" de Rachid Bouchared en Sélection officielle aujourd'hui

A Cannes, la polémique s'est cristallisée aujourd'hui autour de "Hors-la-loi", le film algérien de Rachid Bouchareb, projeté en Sélection officielle du Festival. Plus particulièrement mise en cause : la séquence qui évoque le massacre de Sétif, perpétré par les forces françaises en mai 1945, et qui est un des points de départ de la guerre d’Algérie. Cette suite du film "Indigènes" primé il y a quelques années à Cannes, avait été vivement critiquée fin avril par Lionnel Luca dès que la sélection du festival avait été connue. Sans avoir vu le film, mais à partir d'un rapport du service historique de la défense, le député des Alpes-Maritimes avait accusé son réalisateur de "falsifier" l'histoire. Le fait d'avoir critiqué le film sans l'avoir vu, lui avait d'ailleurs valu de se voir décerner il y a deux semaines le premier prix de la "Bêtise avec un grand C" par la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD).

D'autres protestations s'étaient également élevées venant de l'extrême droite ainsi que d'associations de harkis, d'anciens combattants et de pieds-noirs. La municipalité cannoise décidait alors d'organiser parallèlement à la projection une cérémonie à la mémoire des victimes de la guerre d'Algérie. Cette cérémonie a eu lieu ce matin et a rassemblé plus de mille personnes avec dépôt de gerbes puis "marche silencieuse" d'associations de rapatriés et de harkis. Une cérémonie qui, elle-même, à provoqué une petite polémique, l'Etat ayant tenu à faire connaître qu'il ne s'y associait pas. Hier jeudi, dans un communiqué, Hubert Falco, secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens combattants avait en effet clairement indiqué qu'il s'agissait d'une initiative strictement locale. Il ajoutait n'avoir pas vu le film et qu'en conséquence "l'honnêteté ne lui permet pas de formuler le moindre jugement à ce stade".

Pour essayer de mieux comprendre, lire sur Telerama.fr : "Que s’est-il vraiment passé à Sétif en mai 1945 ?"