Cannes : le glas du festival 2020 a-t-il sonné ?

"Les grands festivals et événements avec un public nombreux ne pourront se tenir au moins jusqu'à mi-juillet" : le président de la République hier soir a mis fin aux espoirs des organisateurs d'un report du Festival de Cannes fin juin-début juillet. Alors ? Annulation pure et simple de la 73ème édition ? Nouveau report après la Mostra de Venise (2-12 septembre) ? La décision ne devrait plus tarder.

Palme d'or

Le discours d'Emmanuel Macron hier soir a-t-il mis un terme aux derniers espoirs de maintien du Festival de Cannes 2020 ? Sans doute. Car en raison de la crise sanitaire, le président de la République a notamment précisé que, s'il y avait bien début de déconfinement le 11 mai, "les grands festivals et événements avec un public nombreux ne pourront se tenir au moins jusqu'à mi-juillet" . Quelques heures après d'ailleurs, Avignon, qui avait tenu bon jusqu'ici, jetait le gant. Le méga festival de théâtre de la cité des Papes (700.000 visiteurs) devait se tenir du 3 au 23 juillet. "Les conditions ne sont plus aujourd'hui réunies pour que se déroule la 74ème édition" ont expliqué les organisateurs dans un communiqué. (Photo DR : la palme, sur le site web du Festival de Cannes).

Le Festival de Cannes n'a pour l'instant rien dit. Il avait déjà opté pour un report fin juin début juillet de sa 73ème édition prévue normalement du 12 au 23 mai (les rumeurs parlaient d'un report du 23 juin au 4 juillet). Le FIF ne devrait pas tarder à donner sa position alors qu'il avait prévu d'annoncer sa décision d'un maintien ou non à mi-avril, date de la traditionnelle présentation de la sélection officielle. Mais dès à présent on voit mal comment il pourrait trouver de nouvelles dates de report pour maintenir son édition 2020. Thierry Frémaux, le délégué général avait déjà dit que le début juillet était un maximum. Et pour la rentrée, Cannes doit tenir compte notamment de la Mostra de Venise (2 au 12 septembre).

Alors un nouveau report après la Mostra ? Une annulation pure et simple ? Ce que l'on sait déjà, c'est que le Festival de Cannes ne se tiendra pas en version numérique comme cela est envisagé pour le MIPTV ou, événement purement cinématographique, le Festival d'animation d'Annecy. Cannes, qui s'oppose à Netflix, a déclaré par la voix de Thierry Frémaux, déclaration largement reprise par les médias, qu'il n’envisage pas que les derniers films de Paul Verhoeven (Benedetta, avec Virginie Efira), ou de Wes Anderson (The French Dispatch), puissent être vus sur écran d'ordinateur ou de télévision.

Si le Festival de Cannes était annulé, ce serait évidemment pour la ville un coup de grisou supplémentaire après l'annulation ou report de tous ses grands événements du premier semestre (MIPIM, MIPTV, Midem, Cannes Lions…). Pour la planète cinéma, ce serait l'absence d'un événement majeur alors que Cannes, avec sa compétition et son marché du film réunit 40.000 professionnels du monde entier et 200.000 spectateurs. Un événement majeur qui n’a été annulé que deux fois dans son histoire : en 1939 alors que le monde plongeait en guerre et en 1968, interrompu par la révolte étudiante.

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