Cannes : le Martinez dans l'escarcelle de l'américain Starwood (Sheraton)
Starwood Capital, de Barry Sternlich, a signé hier un contrat d'exclusivité pour le rachat du groupe Taittinger et de sa filiale la "Société du Louvre", propriétaire du palace cannois ainsi que du Crillon et du Lutétia à Paris. Un nouvel acteur de poids dans l'hôtellerie de la Côte.
C'est le fonds américain Starwood Capital, propriétaire du groupe hôtelier Sheraton, qui devrait acquérir le "Martinez" de Cannes, un des "joyaux du groupe Taittinger avec "Le Lutétia" et le "Crillon" à Paris ainsi que la "Mamounia" à Marrakech. Ce fonds d'investissement, qui est très impliqué dans l'hôtellerie (outre Sheraton, figurent dans son panier Westin Hotels & Resorts, l'hôtellerie d'affaires W. Hotels tandis qu'un rachat de la chaîne Meridien est en cours), a pu signer dès hier un contrat d'exclusivité avec la famille Taittinger, Albert Frère et la famille Peugeot, principaux actionnaires du groupe. Starwood, l'outsider, vient ainsi souffler la mise à plusieurs autres candidats comme le fonds d'investissement Eurazeo-Colyseo, qui était donné comme favori début juillet, ou encore les fonds Wendel-Carlyle ou PAI-Blackstone.Pour le "Martinez" comme pour les autres palaces du groupe, cette solution semble d'autant plus intéressante que Starwood, avec sa filiale Starwood Hotel, a toutes les compétences pour assurer leur exploitation et les intégrer dans une chaîne internationale puissante. Ce n'était pas forcément ce cas de figure qui se serait présenté avec les autres candidats, le destin de ces hôtels étant plutôt vu du côté d'une revente à des groupes hôteliers moyen-orientaux. Sur la Côte d'Azur le groupe Taittinger, via sa filiale la Société du Louvre, exploite également l'hôtel du palais de la Méditerranée à Nice et dispose de plusieurs autres établissements classés hôtellerie économique sous les marques Campaniles et Kyriad. Autant d'hôtels qui devaient également passer sous le giron de Starwood.Les analystes retiennent également le haut niveau financier atteint par la transaction et parlent désormais ouvertement de "bulle financière" dans le monde du LBO (Leveraged BuyOut). Selon Les Echos de ce matin, le contrat d'exclusivité tournerait autour de 2,8 milliards d'euros. Et de noter que plus que les activités dans le champagne, le cristal (Baccarat) ou les parfums (Annick Goutal) "ce sont surtout les « trophey assets » de l'hôtellerie de prestige que visait Barry Sternlich", le patron de Starwood Capital. Ce sont ces perles hôtelières qui ont fait monter les enchères et qui ont permis de boucler une opération qualifiée de compliquée dans un temps record.