Cannes : les cygnes sur le devant de la scène avec Swan

Posté jeu 21/03/2013 - 18:40
Par admin

Les cygnes occuperont le devant de la scène, samedi à Cannes au Palais des Festivals, avec « Swan », une étonnante création de Luc Petton pour cygnes et danseurs. Dans une pièce sur la dualité noir et blanc qui est aussi un hommage au « Lac des cygnes », 8 cygnes (3 noirs et 5 blancs) seront les stars du spectacle en compagnie de 6 danseuses qui, pendant des années, ont effectué un impressionnant travail d’imprégnation afin de pouvoir communiquer et danser avec les cygnes.

Cannes : les cygnes sur le devant de la scène avec Swan

"Swan", un étonnant ballet pour 8 cygnes et 6 danseuses (DR © Laurent Philippe)

Samedi à Cannes, le Palais des Festivals présente Swan, une étonnante création pour cygnes et danseurs proposée par Luc Petton et sa Compagnie Le Guetteur. Si depuis Le Lac des cygnes, le ballet de Marius Petipa sur une musique de Tchaïkovski, le cygne occupe une place importante dans le monde de la danse, jamais l’animal n’était la véritable star. Une forme d’injustice corrigée avec l’incroyable projet mené par Luc Petton où cette fois 8 cygnes, 3 noirs et 5 blancs, occupent réellement le devant de la scène en compagnie de six danseuses. Tout démarre lorsque Luc Petton, un chorégraphe classique formé chez le maître américain Alwin Nikolaïs, décide au début des années 2000 de concilier sa passion pour l’ornithologie avec son savoir des gestes et des corps. En 2004, avec sa Cie Le Guetteur, il créé La Confidencedes oiseaux en mettant en scène une vingtaine d’oiseaux des champs, corneilles, grives, pies et étourneaux, avec lesquels quatre danseurs jouent les perchoirs au gré de pas de deux épatants. Le succès est phénoménal et donne des ailes à Luc Petton  qui s’autorise à imaginer Swan, une pièce sur la dualité noir et blanc qui est aussi un hommage au Lac des cygnes

Une imprégnation totale des danseuses

Si le chorégraphe avait au départ des milliers d’idées pour illustrer ce thème, il lui est apparu finalement plus intéressant de montrer sur scène ce qui s’est passé en répétitions : l’animalité de l’être humain plutôt que la femme éthérée. Mais danser sur scène avec des oiseaux impose un travail totalement hors normes, notamment relatif au processus de l’imprégnation. Ainsi, dans le cas des cygnes, les œufs ont été retirés aux parents une semaine avant le perçage de la coquille pour être mis en incubateur, avant une naissance au contact direct des danseuses qui leur donnent à manger, pataugent et dorment même avec eux. Par la suite, les 5 danseuses ont acquis les codes des cygnes pour communiquer avec eux et, pour construire le spectacle, ont appris à marcher en se dandinant, à lever les fesses et à onduler des bras et des jambes comme le cygne ondule du col. L’imprégnation est donc totale dans cette œuvre structurée en deux parties (l’une aquatique et inquiète avec les 3 cygnes noirs ; l’autre terrestre et plus posée avec les 5 cygnes blancs). Le résultat est saisissant et fait de Swan une œuvre inouïe qui remet à plat les codes de la danse classique.

Swan de Luc Petton et la Cie Le Guetteur. Palais des Festivals. Théâtre Debussy – Cannes. Samedi 23 mars à 20h30.   

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