Cannes : les plagistes de France veulent assouplir le décret-plage

Posté ven 03/06/2016 - 14:41
Par admin

La première Convention Nationale des Plagistes de France qui s'est tenue fin mai à Cannes s'est attachée à dégager des propositions pour "plus de souplesse dans la mise en oeuvre du décret plage" afin de "concilier les activités économiques et les impératifs liés au domaine public maritime" et éviter un désastre économique et social qui ferait disparaître globalement 2.000 emplois.

Cannes : les plagistes de France veulent assouplir le décret-plage

Ils sont inquiets et remontés les plagistes. Notamment ceux de la Côte d'Azur. Alors que l'échéance de l'application du décret plage de 2006 est arrivée, ils voient se dresser le mur des dégâts avec la suppression d'un bon nombre de plages privées à programmer dès la prochaine saison. Comme le souligne Christiane Navas dans Les Echos, "plus restrictif que la réglementation antérieure, le décret du 26 mai 2006 fixe le taux d'occupation maximal à 20 % au lieu de 30 % pour les plages naturelles et 50 % au lieu de 75 % pour les plages artificielles. Ce taux est calculé par plage et en linéaire".

Le calcul est vite fait. Et peu favorable à la Méditerranée, où la frange littorale est beaucoup plus étroite que sur l'Atlantique avec une concentration des établissements bien plus forte (607 sur 1.500 concessions en France). Un bon nombre de plages privées sont ainsi, mathématiquement, appelées à disparaître (6 à 8 sur la Croisette à Cannes par exemple, autant à Ramatuelle, une dizaine à Juan-les Pins) et avec elles des emplois. D'où la mobilisation de l'UMIH, l’organisation professionnelle leader des indépendants Cafés, Hôtels, Restaurants et Discothèques, qui avec sa branche azuréenne et la ville de Cannes a lancé les 30 et 31 mai à Cannes la première Convention Nationale des Plages.

Ce fut l'occasion de rappeler le poids des plages dans l'économie touristique, de dire en direction des pouvoirs publics ce qu'ils redoutent dans l'application brutale du décret plage et de lister les assouplissements souhaités. Autant d'éléments regroupés dans une motion adoptée à l’unanimité.

Ce qu'ils redoutent ? "Dix ans après, ce décret a montré depuis son entrée en vigueur, les difficultés de sa mise en oeuvre et son coût financier important pour nos professionnels. En l’état actuel de la réglementation, le texte entraînerait par exemple sur la ville de Cannes la disparition de 400 emplois et autant sur la ville d’Antibes. C’est globalement plus de 2.000 emplois qui seraient supprimés sur le territoire national," souligne la motion.

Ce qu'ils proposent? "Nous proposons une modification du décret plage de 2006 en ce qui concerne la densité des plages et la démontabilité des équipements en prenant en compte les territoires et les patrimoines". Et de bien lister trois points.

  • 1. Sur la densité des plages : le décret impose que 80% du linéaire et de la surface de chaque plage naturelle doit rester sans installation (50% pour les plages artificielles). Nous demandons que la règle du 80-20 concerne en linéaire l’ensemble des plages du littoral de la commune ou la communauté de communes.
  • 2. Sur la démontabilité : le décret oblige également les plagistes à démonter leurs installations en dehors d’une période d’exploitation qui ne peut excéder 6 mois par an (8 mois pour les stations classées). Les nouvelles installations doivent donc être démontables ou transportables et les constructions en « dur » existantes doivent être démolies. Le coût financier pour démonter les équipements de l’établissement est très lourd. Nous demandons que les exploitations puissent n'être démontées qu'en fin de concession et qu’il soit tenu compte, pour déroger à la démontabilité, des espaces naturels remarquables et des établissements en zone urbaine.
  • 3. Sur la durée de la concession : Nous demandons de passer de 12 à 18 ans. Sans remettre en cause la loi Littoral, nos établissements, directement concernés par la protection de l'environnement et du littoral, ont besoin d'une réglementation adaptée pour chaque façade maritime, en tenant compte des spécificités des communes.

Voila. C'est dit et écrit. Un peu tard sans doute, mais la réaction est désormais bien lancée. Cette motion des plagistes de France a vocation à être signée par les clients de l’ensemble des plagistes de France. Et elle définit maintenant la position de toute la profession.

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