Cannes : quand Yeslam ben Laden finance des cours de pilotage

En langage journalistique, cela s'appelle un "scoop". Nice-Matin, ainsi, avait déjà révélé en exclusivité qu'une partie de la famille ben Laden était propriétaire d'une luxueuse villa à Cannes, quartier de la Californie (villa La Bergerie, Corniche du Paradis). Dans son édition du 26 septembre, le quotidien régional va plus loin. Il révèle que l'un des frères ben Laden, Yeslam ben Laden, homme d'affaires demeurant à Genève, avait financé les cours de pilotage d'un ancien policier cannois de la police de l'air, policier qu'il avait connu sur l'aéroport de Cannes-Mandelieu.François Rosso, qui a mené l'enquête journalistique, explique dans l'article "Les liaisons hasardeuses d'un ancien policier cannois", ce qui intrigue actuellement la justice : les leçons ont été prises, non pas en Europe, mais en Floride, dans l'une des trois écoles fréquentées par les kamikazes. Personne ne pense bien sûr sérieusement que cet ancien fonctionnaire de police ne soit à classer dans les rangs des terroristes. En revanche, cette révélation pourrait éclairer d'une lumière nouvelle les relations entre la famille ben Laden et le frère qu'elle dit avoir renié, Oussama ben Laden.Une question qui se pose avec d'autant plus d'acuité que Yeslam ben Laden dirige la Saudi Investment Group. Or cette société a pour activité principale de gérer une partie des actifs du groupe familial Saudi Binladin Group (SBG), ce groupe tentaculaire dont les activités vont du BTP aux satellites. "La Saudi Investment Group, tête de pont d'une société offshore de la holding, contrôle en effet de multiples fondations caritatives liées à l'Islam et soupçonnées d'être infiltrées par des extrémistes déguisés en réfugiés, " écrit Nice-Matin.A lire aussi sur le même thème l'article du quotidien Le Monde du 22 septembre "Rencontre de trois frères Ben Laden sur les hauteurs de Cannes". Ce "sommet cannois" avait été tenu au cours du week-end des 15 et 16 septembre. " Selon les éléments réunis par les enquêteurs, note Le Monde, les discussions entre les trois frères auraient été consacrées aux conséquences engendrées par ces attentats, et en particulier aux mesures de rétorsion qui pourraient être prises à l'encontre de la famille Ben Laden ou de ses intérêts." Mais les nouvelles révélations cannoises ont de quoi rendre les enquêteurs un peu plus perplexes quant à l'objet des conversations qui se sont tenues lors de ce huis clos azuréen.