Cannes savoure sa "Palme d'or" 2008
C'est une des photos qui symbolisera le 61ème Festival de Cannes : celle du réalisateur français Laurent Cantet, entouré des jeunes acteurs et actrices de son film "Entre les murs" lors de la cérémonie de remise des prix hier soir au palais des festivals. La jeunesse, un monde multiculturel, pour une "Palme d'or" française. La première depuis 1987 et le "Sous le soleil de satan" de Maurice Pialat. Une uvre retenue à l'unanimité par le jury et que son président, l'acteur-réalisateur Sean Penn a présentée comme exceptionnelle avec une écriture magique, une générosité magique, pour un film magique.
Pour Laurent Cantet, c'est une confirmation au plus haut niveau. Il avait déjà été couronné par deux César en 1999 avec son premier film "Ressources humaines", travail également placé sur le terrain de l'analyse sociale avec une troublante radiographie du monde du travail. C'est un monstre sacré du cinéma, Robert de Niro qui lui a remis la Palme au milieu de sa sa jeune équipe. Standing ovation dans un Grand Audi comble.
Plus haute distinction après la Palme d'or, le Grand prix a été attribué à Gomorra de l'Italien Matteo Garrone, avec son tableau ravageur de la Camorra, la mafia napolitaine. Pour les prix d'interprétation, pas de véritable surprise pour Benicio Del Toro, qui remporte le prix d'interprétation masculine sur son incarnation d'une "icône" de la révolution, le "Che" dans le film de Steven Soderbergh. Benicio Del Toro figurait dans une bonne partie des pronostics. Surprise en revanche pour le prix d'interprétation féminine à l'actrice brésilienne Sandra Corveloni du film "Linha de passe" de Walter Salles et Daniela Thomas. Surprise d'autant plus grande que c'était là son premier rôle.
Dans ce palmarès, les commentateurs ont retenu que "L'Echange" de Clint Eastwood et "Valse avec Bachir" de l'Israélien Ari Folman n'ont rien obtenu alors qu'ils avaient été très appréciés et figuraient parmi les favoris. Clint Eastwood a reçu cependant un prix spécial du 61e Festival pour l'ensemble de sa carrière, tout comme l'actrice française Catherine Deneuve, présente dans deux films en compétition. Autre prix très en vue, considéré comme la "Palme d'or" du premier film : celui de la "Caméra d'or" attribué à "Hunger" de l'Anglais Steve McQueen, prix consacrant une première oeuvre présentée à Cannes dans une des différentes sélections officielles ou parallèles.
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