Cannes : un pôle de compétitivité autour du tourisme d'affaires ?

Posté jeu 06/07/2006 - 00:00
Par admin

Christine Lagarde, ministre du commerce extérieur, a évoqué au palais des festivals, lors d'une réunion avec les professionnels, l'idée d'un pôle de compétitivité ou d'excellence sur le tourisme de congrès et de salon qui réunirait Cannes et Paris. A suivre…

Cannes sera-t-il avec Paris à la base d'un pôle de compétitivité ou plus simplement d'un pôle d'excellence autour du tourisme d'affaires ? C'est en tout cas cette idée qu'a évoquée lundi Christine Lagarde, ministre du commerce extérieur. Après être intervenue à Nice au palais des rois Sardes, sur les pôles de compétitivité français en liaison avec le commerce extérieur, Christine Lagarde est venue à l'invitation de Bernard Brochand, député-maire de Cannes, rencontrer les professionnels du tourisme d'affaires cannois au palais des festivals de Cannes.2005, une année record pour la SEMECElle a eu l'occasion de mesurer l'importance de cette activité sur la Côte d'Azur à travers les comptes 2005 de la SEMEC (Société d'économie mixte des événements cannois) qui gère le palais des festivals. Pour 2005, cette entreprise a annoncé un chiffre d'affaires record de près de 34 millions d'euros en progression de 20% par rapport à 2000 et de 5% par rapport à 2004. Le tout avec un résultat bénéficiaire de 127.500 euros.Pour David Lisnard, adjoint au maire et président de la SEMEC, ces résultats ont permis de faire économiser à la ville en 2005, la somme 3,25 millions d'euros par rapport à ce qui était inscrit dans le contrat de délégation de service public. D'autre part, la SEMEC a continué à se désendetter en remboursant par anticipation 2,3 M€ d'emprunt ramenant son endettement à 6,4 M€ ce qui représente 3,5 années de capacité d'autofinancement.Palais des festivals : un volume d'affaires annuel généré de 800 M€Mais, ce que Cannes met également en avant c'est le fait que le palais des festivals est un véritable moteur d'activité. ". En 2005, près de la moitié de l'activité des palaces et des 4 étoiles (près d'un tiers pour tous les hôtels confondus) était liée au tourisme d'affaires. Au total pour le Palais des Festivals et des Congrès, les 293.000 participants pour 54 manifestations qui ont été accueillis ont généré un volume d'affaires global (chiffres d'affaires direct, indirect et induit confondus) bien plus large que le chiffre d'affaires du seul palais.Selon les coefficients adoptés par France Congrès, le volume généré par le palais des festivals, par l'effet "boule de neige" (les sociétés qui travaillent pour les congrès et qui par les salaires versés contribuent à alimenter la consommation locale, etc.) se montait en 2005 à de plus de 800 millions d'euros ! Soit, toujours selon les calculs labellisés par France Congrès, un impact social global de plus de 16.000 emplois!Extension : deux projets qui tiennent la cordeD'où l'attention portée à améliorer cet "outil" et notamment à la question de la rénovation et de l'extension du palais. Une nouvelle étape a été franchie récemment avec l'ouverture de la Rotonde Lérins, grande salle de 2.600 m2 sans pilier, en "vigie" au dessus de la rotonde Riviera. D'autres étapes sont à l'étude. "Cela fait six mois que nous avons relancé la procédure d'extension du palais et que nous travaillons avec le ministre de la Culture et de la Communication Renaud Donnedieu de Vabres, avec qui nous avons un deuxième rendez-vous le 24 juillet prochain ", souligne David Lisnard. "Nous avons dû suspendre l'extension souterraine que nous envisagions pour des causes de surcoût et de délais (il y aurait eu pendant trois ans, un trou de 10.000m2 en face du palais). Les études ont été menées sur une dizaine de sites, dont la transformation de surfaces souterraines. Nous sommes sur le point de retenir deux projets. Un avec une surface d'exposition de 12.000 m2; un second pour 8.000m2 de surfaces d'expositions plus des surfaces techniques (gare routière, entrepôt, etc.) de 5.000m2."Le palais des festivals est d'intérêt national"Toute notre approche, depuis un an et demi, est de convaincre les instances gouvernementales que le bâtiment est d'intérêt national. De même le palais des festivals est essentiel à la Côte d'Azur et nous estimons qu'il a un rôle au moins aussi essentiel qu'un musée dans l'arrière-pays." Christine Lagarde qui doit rendre un rapport au Premier ministre, en septembre, sur le tourisme d'affaires, en est convaincu. Elle a déjà rencontré à Bercy, la semaine dernière, plus de 40 entrepreneurs et partenaires intervenant dans la capitale sur le secteur des congrès et salons professionnels.A Cannes, la ministre du commerce extérieur est allée jusqu'à évoquer la création d'un pôle de compétitivité sur ce secteur. Une attention que les professionnels ont apprécié. Pour David Lisnard, la reconnaissance d'un pôle d'excellence serait déjà un pas en avant qui permettrait par exemple la mise en place de procédures de simplification d'aide aux investissements.En pleine compétition mondiale"Nous avons eu d'excellent résultats en 2005 et l'année 2006 s'annonce bonne. L'IDEF, sur le jeu vidéo, dont la première édition s'est achevée fin juin, présente un potentiel énorme de développement. Mais tout cela reste fragile en raison d'une compétition internationale très dure. Cannes joue sur le terrain des grandes métropoles mondiales. Quand nous avons gagné Cisco, nous étions face à Barcelone. L'ILTM (International luxury travel market) avait étudié entre autres Marrakech avant d'opter pour Cannes. Pour le Mare di Moda début décembre, nous étions en concurrence avec Milan."La démarche lancée par Léon Bertrand, Ministre du Tourisme, et Christine Lagarde, Ministre au Commerce extérieur en vue d’actions concrètes et rapides pour renforcer l’attractivité de la filière française revêt donc un enjeu capital pour le président de la SEMEC. Cela d'autant plus quand on sait que l’activité du tourisme d’affaire génère aujourd’hui en France 300.000 emplois et 8 milliards d’euros de retombées économiques.

Jean-Pierre  Largillet

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