Cap de Nice : les pelleteuses de l'Etat rasent la "Villa Inglès"

Posté mer 19/01/2011 - 09:35
Par admin

Cap de Nice : les pelleteuses de l'Etat rasent la "Villa Inglès"

 

Les pelles mécaniques sont à l'œuvre au cap de Nice. Depuis hier matin, ont débuté les travaux de démolition de la "Villa Inglès". A cet emplacement, une société immobilière avait commencé illégalement au début des années 90, la construction d'un hôtel de 29 chambres, face à la mer. La construction était inachevée. Mais la plate-forme et les premiers murs érigés avant l'interruption de travaux restaient comme une verrue sur l'un des plus beaux sites niçois et un pied de nez à la justice. Cette affaire d'urbanisme se conclut aujourd'hui. Mais après une procédure longue de quelque …17 années.

 

Comme le fut en son temps la villa Pellerin, au Cap d'Antibes, l'affaire de la "Villa Inglès" était emblématique sur la Côte d'Azur et tenait lieu de symbole dans le combat pour la préservation du littoral. Le préfet Francis Lamy n'a pas manqué de noter aussi que ces travaux "traduisent la volonté des services de l'État, dans les Alpes-Maritimes, d'accorder une importance majeure à l'exécution des décisions de justice, notamment celles qui relèvent d'une infraction au code de l'urbanisme." Il a également rappelé que ce dossier est emblématique compte tenu de sa situation géographique (Cap de Nice, en bordure du sentier du littoral), et de l'importance de la surface construite en infraction.

 

La construction avait commencé sur la base de permis de construire accordés entre 1989 et 1990 et d'une déclaration de travaux acceptée le 13 juillet 1988. Ces documents devaient permettre la réalisation d'une maison d'habitation. Mais en fait, ce sont des infrastructures destinées à un hôtel de 29 chambres qui ont été réalisées, en modifiant sévèrement le terrain naturel. Les riverains, et notamment l'association Cesam, s'en étaient émus et avaient alerté les pouvoirs publics. Ces travaux étant sans rapport avec les autorisations accordées, le maire de Nice avait pris le 6 mai 1992 un arrêté interruptif de travaux à la suite de l’établissement de deux procès-verbaux par ses services. La démolition n'intervient qu'aujourd'hui après toute une série de décisions de justice et de condamnations, l'affaire étant allée en cassation.

 

 Le coût de la démolition est estimé à 190 000 euros. "Il est intégralement pris en charge par l'État", a précisé la préfecture qui compte bien présenter la note aux propriétaires. Ces derniers restent égaleemnt redevables envers la ville de Nice du montant des astreintes jusqu'à l'exécution effective du jugement ordonnant la remise en état du site.

 

Quatre autres constructions illégales sont également menacées de démolition dans le département.

  • A Vallauris, une villa de 350 m² construite en zone naturelle, sur un terrain inconstructible
  • A Cannes, une villa en bord de mer dont la surface dépasse les 200 m² autorisés
  • A Nice, une villa proche du monastère de Cimiez qui comporte plusieurs étages construits illégalement.
  • A Saint Blaise, un camping aménagé illégalement.

 

Voir sur le site de l'association CESAM qui s'est battue pour dénoncer le scandale de la Villa Ingles

C'est cette construction inachevée, photographiée par CESAM, qui est en cours de démolition.

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