Capital Intellectuel : un formidable gisement de productivité

Posté jeu 24/04/2003 - 00:00
Par admin

En temps de crise, comment gagner encore en performance ? Ingénieur système, auteur de "La Matrice des Seuils", Dag Merino (photo Une) a élaboré une approche originale de l'optimisation des savoir-faire qu'il présente au CICA de Sophia, aujourd'hui jeudi 24 avril, à 11h30.

Sur fond de crise mondiale, de restrictions de budgets et d'envolée des coûts, comment l’entreprise d’aujourd’hui peut-elle se développer et accroître sa productivité ? Alors que l'on passe de l'ère industrielle à l'économie du savoir, une réponse commence à s'imposer : par une meilleure utilisation du capital intellectuel de l'entreprise et une optimisation de ses méthodes de travail.Pour mieux gérer les connaissances au sein d'une entité, qu'il s'agisse de plusieurs personnes, d'une entreprise ou d'un groupe d'entreprises, le "knowledge management" apporte ses solutions. Mais il a déjà montré ses limites. Comment peut-on aller plus loin dans la valorisation du capital humain ? C'est ce que va expliquer Dag Merino, lors d'un atelier organisé dans le cadre des "Jeudis du CICA", jeudi 24 avril de 11h30 à 12h30 au Centre International de Communication Avancée de Sophia Antipolis.A travers une méthode de travail qu'il a élaborée, l'approche de Dag Merino, ingénieur système dans la technopole, est originale. Tirée de plus de 10 années de recherche et d’observations relevées dans les secteurs de l’aérospatial, du marketing, de l’ingénierie des systèmes d’information, des centres d’appels, de la formation professionnelle, de la propriété intellectuelle, de l’agroalimentaire et des télécommunications, "La Matrice des Seuils", se situe à mi-chemin entre technologie et méthodologie. Véritable accélérateur de productivité, elle peut fournir à l'ensemble des collaborateurs d'une entreprise des outils pour optimiser la communication relative aux projets, activités, changements structurels ou économiques.Selon ceux qui l'ont évaluée, c'est pour certains un outil méthodologique simple et universel, à l’instar du classique Hexamètre de Quintilien, ou du plus récent Zachman Framework. C'est pour d'autres une vision avant-gardiste sur tout ce qui concerne la gestion de la connaissance et plus généralement la productivité des individus, des groupes de travail et des organisations. Explications de Dag Merino.- Pourquoi parler, à propos du capital intellectuel, d'un nouveau gisement pour la productivité de l'entreprise ?Dag Merino : "Parce qu'aujourd'hui, ce capital intellectuel est très mal exploité. Il est utilisé d'une manière aléatoire, sans coordination, sans optimisation. Bref le processus n'a en général pas été industrialisé. Il y a bien eu des tentatives d'industrialisation. Les systèmes de gestion des connaissances ont réussi à apporter un certain nombre de choses pour les éléments les plus visibles du capital intellectuel. Mais cela à un prix qui n'était accessible qu'aux grandes structures. Ainsi, une majorité d'entreprises n'a pas les moyens d'accéder à ce type d'industrialisation. De plus, pour celles qui en ont les moyens, il y a beaucoup de déperdition : elles ne récupèrent au mieux que 10 à 20% de leur capital intellectuel. Ainsi, si l'on considère l'ensemble des entreprises, on peut estimer qu'actuellement, près de 90% du capital intellectuel reste inexploité."- Qu'est ce que vous proposez pour changer cette situation ?Dag Merino : "La nouvelle approche s’appuie sur ce que j'appelle "La Matrice des Seuils". Il serait possible de définir ce concept comme le "couteau suisse" du capital intellectuel, à mi-chemin entre la méthodologie et la technologie. La méthodologie pour maîtriser le phénomène du savoir et permettre d’en capitaliser le produit entre plusieurs personnes, plusieurs entreprises, plusieurs projets ou activités différents. La technologie pour maîtriser l'action et notamment éviter d'avoir à chaque fois l'obligation de reconfigurer des moyens qui ont des finalités identiques. Cela à l'image de ce qui se pratique dans le domaine de la programmation ou de l'électronique par exemple, où l’on emploie des composants réutilisables pour assurer des fonctions identiques dans des systèmes pourtant différents."- Dans la pratique, "La Matrice des Seuils" se traduit comment ?Dag Merino : "C'est d'abord une méthode de travail. Elle se traduit par une attitude guidée par une norme. Compte tenu de la nature furtive du capital intellectuel, "La Matrice des Seuils" permet d'introduire cette norme comportementale de manière virale dans un groupe de travail. Ce qui assure une propagation de proche en proche dans l'entreprise. Le moteur principal de cette propagation, tient dans un retour sur investissement immédiat et important pour les personnes qui gèrent leur travail de cette manière. Les bénéfices sont immédiatement visibles en terme de confort professionnel, de décloisonnement des îlots de compétences (parfois hérités du passé) et de transparence dans l'entreprise."- En quoi votre méthode cependant se distingue-t-elle du KM (Knowledge Management) ?Dag Merino : "Le KM peut s'apparenter à une approche industrielle et minière du capital intellectuel. C'est une approche massive, qui implique de monter des structures dédiées. Nous apportons donc une méthode alternative, qui simplement libère les ressources naturelles existantes pour exploiter les 80% que le KM ne peut pas retenir. En complément de la gestion des connaissances (ou en remplacement pour les personnes qui n'ont pas déjà entrepris une démarche de KM), nous proposons une gestion du travail par les seuils, de même qu'il existe une gestion par objectif… ou une gestion par le stress !"- Qu’est-ce donc qu’un "Seuil" ?Dag Merino : "On a coutume de considérer le résultat d'un travail comme étant un produit fini.Dans "La Matrice des Seuils", on considère ce résultat seulement comme le moyen intermédiaire pour accomplir un autre travail, dans le futur.Or, les moyens dont nous disposons (physiques ou logiques, objets ou informations) sont nécessairement le résultat d'un travail antérieur (naturel ou artificiel).On va donc chercher à produire au quotidien un résultat dont les caractéristiques ne seront pas forcément spécifiques à une tâche donnée, dans une optique et une situation données, mais qui au contraire répondront à des standards élevés de "préparation générique".Grâce à un modèle hexamétrique appelé "Le Flocon de Neige", on peut alors mesurer très précisément la qualité "générique" d'un résultat.Un seuil, c'est donc tout simplement le résultat d'un travail quelconque, mais apprécié et géré sous l'angle de la préparation générique.Le simple fait de pouvoir distinguer, négocier et manipuler des objets ou des informations, non plus en fonction de caractéristiques spécifiques (dépendant souvent des métiers, des vocabulaires, des organisations ou des cultures), mais en fonction de leur "niveau de seuil" générique (à travers le temps et les espaces de travail) permet d'envisager une nouvelle lecture du monde, où la moindre chose serait directement utilisable comme réponse à un besoin."Contacts- Informations et inscriptions auprès de Fabienne Issot Sergent au 04 93 00 29 61 et par e-mail communication@carillion.cica.fr- Dag Merino : e-mail dmerino@pertimm.com

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