Capitale européenne de la Culture 2028 : Nice éliminée au premier tour

Enorme déception : Nice, candidate au label de Capitale européenne de la culture 2028 avec huit autres villes françaises, n’a pas été retenue dans la première sélection de quatre candidats. Seuls Clermont-Ferrand, Rouen, Bourges et Montpellier continueront la course. Un échec attribué par l’opposition à la gestion des dossiers culturels dont la démolition du TNN.

Nice capitale culture

Un choc. Une énorme déception. Nice ne sera pas Capitale européenne de la culture 2028. Elle n’ira même pas en finale française. Seules 4 des neufs villes candidates ont été retenues pour la dernière étape. Nice n’y figure même pas. Restent en course Clermont-Ferrand, Rouen, Bourges et Montpellier. Les cinq autres villes candidates, Nice Saint-Denis, Reims, Bastia et Amiens sont éliminées

Le verdict a été rendu vendredi en fin de journée par le jury composé de 12 membres européens dont deux Français, jurés qui s’étaient réunis pour auditionner les villes candidates. Ce même jury se déplacera dans les quatre villes retenues puis va auditionner une seconde fois les candidats, avant de rendre une décision finale en décembre 2023.

Ce n’est pas la première fois que Nice rate la marche. Sa candidature avait déjà échoué en 2014. Mais cette fois l’annonce de l’échec tombe au mauvais moment alors que la ville a entamé la démolition d’Acropolis après avoir terminé celle du TNN (Théâtre National de Nice). Les opposants à la démolition n’ont pas manqué de se faire entendre de suite. Pour Eric Ciotti, c’est “la triste et logique conséquence du massacre de la politique culturelle niçoise. Comment prétendre à un tel titre en détruisant un théâtre national, une cinémathèque, un auditorium et une dizaine de salles de spectacle ?” questionne le député.

Pour le socialiste Patrick Allemand, “pouvait-il en être autrement vu la manière dont le maire de Nice a géré ce dossier et vu les signaux qu'il a envoyés aux membres du jury  sur sa manière de gérer les dossiers culturels ?” Et d’énumérer “

  • Démolition du TNN sans respecter la totalité des engagements compensatoires qu'il avait pris vis-à-vis du ministère de la Culture ;
  • Démarrage de la démolition du Palais Acropolis et de son auditorium ;
  • Fermeture du CIRM ;
  • Report des travaux de rénovation de l'opéra du Nice ;
  • Fermeture temporaire du MAMAC pour rénovation ;
  • Imbroglio autour de la salle ICONIC finalement refusée par la mairie de Nice.”

 

La réaction de Christian Estrosi à la fin prématurée de la candidature

Nice pourtant y croyait. Avec son projet "Connecter l'inattendu", la ville misait sur ses 328 jours de tournage de 2022, son carnaval, les dizaines d'expositions dans ses 12 musées et galeries, ses programmations à la cinémathèque, ses concerts XXL, son inscription au patrimoine mondial de l'Unesco. L’annonce de l'élimination au premier tour a fait l’effet d’une douche froide. Un échec Un échec dont l'opposition a immédiatement attribué la responsabilité au maire et à sa politique de démolition de bâtiments culturels. 

La réaction de Christian Estrosi ? Elle a été donnée hier soir, juste après l’annonce, dans une conférence de presse, puis dans un communiqué. Le maire félicite les quatre villes présélectionnées et met en avant le fait qu’une ville de PACA, Marseille, ayant déjà été lauréate en 2013, et que Nice avait été inscrite au patrimoine mondial en 2021, cela avait pu influer sur le choix du jury soucieux de ne pas mettre trop de PACA. 

Dans son communiqué Christian Estrosi explique ainsi qu'"après notre long combat pour l’inscription de “Nice, la ville de la villégiature d’hiver de Riviera” sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco et alors que la Région Provence Alpes Côte d’Azur avait déjà été lauréate avec Marseille 2013, nous avions conscience de partir avec un retard très important par rapport aux candidats qui pour certains travaillaient leur dossier depuis plus de 5 ans.”

Le maire n'en reste pas moins positif. “La mobilisation de nombreuses organisations, filières, entreprises, associations et acteurs culturels nous ont permis de faire de cette candidature ambitieuse un véritable collectif qui va œuvrer pour la marche en avant de la culture à Nice, de notre haut-pays au littoral, et sur notre territoire transfrontalier. 

Notre candidature se fondait sur un parti-pris fort : l’innovation artistique au service de la transition écologique et je suis très fier de l’expérience Nice2028 de laquelle nous ressortons considérablement enrichis. 

Nice s’est illustrée une nouvelle fois par sa capacité à organiser des événements culturels fédérateurs pour tous les publics et toutes les disciplines. Je salue le travail effectué par l’ensemble des équipes qui a permis la tenue de nombreux forums et de rencontres qui ont considérablement nourri notre candidature. 

Nice2028 a été une formidable mise en avant de notre politique culturelle que nous voulons inclusive et éco-responsable. Nous allons plus que jamais continuer sur cette voie. La dynamique engagée depuis mai 2021 sera au service de cette nouvelle trajectoire en faveur de notre territoire.

Nice retenue par l’ONU pour l’organisation du sommet des océans par les Nations Unies en 2025, dispose déjà du plus grand événement de cette décennie organisé en France. Son héritage aurait pu être utile à la Capitale européenne de la Culture en additionnant le vert, le bleu et la culture, mais pour autant nous restons inscrits sur la même trajectoire en faveur d’une grande politique culturelle.”

 

 

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