Carlton : les médias s'interrogent autour du vol record des "Extraordinary Diamonds"

L'entrée du célèbre palace de la Croisette. Le vol a eu lieu au rez-de-chaussée, dans l'aile "ouest" (à gauche sur la photo) de l'établissement.

Cannes, capitale des braquages ? Trois jours après le braquage record du Carlton avec un butin de 103 millions d'euros en bijoux raflés en 1mn par un braqueur solitaire, c'est une boutique de montres de luxe, placée juste en face du Palais des Festivals qui a été victime ce matin d'un hold-up. Deux hommes cagoulés sont entrés dans la boutique Kronometry ce mercredi matin, vers 11 heures, arme au poing et ont emporté un butin dont le montant, pour l'instant, n'a pas été divulgué.

Une série cannoise de vols de bijoux retentissants

Ce nouveau braquage commence à faire tâche pour une ville qui avait déjà été récemment mise en vedette dans la rubrique "faits divers" lors du Festival du film. Une parure de la maison Chopard d'une valeur d'un million d'euros qui se trouvait dans le coffre-fort du Novotel du boulevard Carnot avait été volée, suivi quelques jours après, du vol, là aussi retentissant, d'un collier de diamants d'une valeur de deux millions d'euros du joaillier suisse De Grisogno lors d'une soirée de prestige au Cap d'Antibes.

Les circonstances du vol du siècle

Concernant le vol du Carlton, l'affaire a fait le tour de la planète de par son montant : 103 millions d'euros suivant la réévaluation qui a été faite (le vol initialement avait été estimé à une quarantaine de millions d'euros). Les médias se sont focalisés sur plusieurs choses. D'abord la façon dont le vol s'est fait qui laisse à penser que le malfaiteur a bénéficié de complicités à l'intérieur : l'individu a surgi par une porte fenêtre qui normalement aurait dû être verrouillée, cela au moment le plus délicat, quand on sort les bijoux de la chambre forte pour les mettre sur les présentoirs. Difficile évidemment de croire qu'il s'agit d'un pur hasard permettant à un simple quidam de mettre la main sur un trésor en repartant chargé d'une caissette renfermant 72 pièces de joaillerie dont 34 d'exception.

Sécurité : un "Comité Croisette" à l'instar du "Comité Vendôme"?

Autre point soulevé : celui des mesures de sécurité mises en œuvre pour ces prestigieuses expositions dans l'enceinte du Carlton. Le nouveau préfet des Alpes-Maritimes, Adolphe Colrat a émis à cette occasion l'idée qu'il serait utile de décliner à Cannes l'équivalent de ce qui a été constitué à Paris avec le "Comité Vendôme". Ce comité fédère les grandes boutiques de luxe installées place Vendôme et à proximité, commerces qui sont exposés aux mêmes risques notamment de braquage.

"La main au collet", dans la réalité

Troisième focus des médias : il porte sur l'organisateur de l'exposition Lev Leviev, "le bijoutier qui s'est fait voler 103 millions", comme le surnomme le Nouvel Observateur. Milliardaire israélien d'origine russe, c'est lui qui organisait l'exposition "Extraordinary diamonds" dans une aile du Carlton. Cette exposition réunissant des bijoux exceptionnels de sa maison de joaillerie avait débuté le 20 juillet et était censé se terminer le 30 août. Elle s'est arrêtée dimanche matin sur un record dont l'organisateur, comme le Carlton et la ville de Cannes se seraient bien passés : l'un des plus gros, sinon le plus gros, braquage jamais enregistré dans le monde. Dans la ville du cinéma, où l'on évoque à ce propos le célèbre film d'Alfred Hitchock "La main au collet", la réalité a dépassé cette fois la fiction.

• Lire sur le Nouvel Obs : "Carlton : Lev Leviev, le bijoutier qui s'est fait voler 103 millions"
• Voir sur Youtube, la présentation d'une précédente exposition des "Extraordinary Diamonds"