Choc de la Présidentielle : les sondages en question (Tf1.fr)
" Pourquoi aucun institut de sondage n'a entraperçu le duel Le Pen/Chirac ? Tf1.fr a posé la question à l'auteur de " La folie des sondeurs, De la trahison des opinions", paru chez Denoël. Emmanuel Kessler, qui est également rédacteur en chef de BFM, pointe du doigt l'attitude et la méthodologie des sondeurs et met en cause également la façon dont les médias ont repris les sondages sans la moindre distance et sans chercher eux-mêmes à aller enquêter sur le terrain. "En faisant croire que tout est joué d'avance, les sondeurs suscitent une démobilisation de l'électorat voire, ce qui est pire, une réaction hostile des électeurs vis-à-vis du scrutin" note Emmanuel Kessler dans "Les sondeurs refusent toute remise en cause".Et de noter qu'en dépit de la magistrale erreur du premier tour, les instituts de sondage sont allés de leurs pronostics dès que le duel Chirac-Le Pen a été annoncé à la surprise générale, tablant sur un 80% Chirac, 20 % Le Pen. " A peine accusées les erreurs du premier tour, on nous redit que les jeux sont faits pour le second tour ! Il s'agit à mes yeux d'une pitrerie car il n'y a pas d'intention de vote avant que le deuxième tour n'ait commencé" remarque Emmanuel Kessler. Les solutions pour que les sondages politiques puissent survivre au séisme politique du 21 avril ? Trois pistes sont livrées : que les médias et sondeurs réfléchissent à une présentation différente des sondages en insistant plus sur le nombre des indécis; que les journalistes ne se dispensent pas pour autant du contact avec le terrain; que les sondeurs revoient leurs méthodes en évitant dans leurs pannels une "surreprésentation" des diplômés dans les milieux les plus favorisés.