Christian Estrosi lance un "Observatoire du Fabriqué en France"
Mesurer létat du "Fabriqué en France" et retracer lévolution à travers un ensemble dindicateurs clairs et fiables : c'est l'objectif de lObservatoire du "Fabriqué en France" lancé lundi à Paris par Christian Estrosi, ministre de l'industrie. L'idée en avait été avancée à loccasion de linstallation de la Conférence nationale de lIndustrie, le 8 juillet dernier. Cet observatoire, a noté le ministre, n'a pas été conçu "comme un simple outil de description statistique, mais comme un objet de dialogue, de débat, et de décision". La première édition a été présentée lundi. Elle sera actualisée chaque année par la Direction Générale de la compétitivité de lindustrie et des services.
Les produits français, globalement, contiennent aujourd'hui plus de pièces de fabrication étrangère quauparavant. Réciproquement, la production étrangère intègre plus de composants fabriqués en France. Ce mouvement général, lié à laugmentation des échanges mondiaux, explique cependant la baisse globale de la valeur de la production revenant aux acteurs français des filières : celle-ci est passée de 75 % à 69 % de 1999 à 2009.
Ce phénomène est particulièrement visible sur certaines filières comme laéronautique et le ferroviaire, est-il souligné. Au contraire, dautres filières qui se sont recentrées sur des segments à forte valeur ajoutée, comme celle de la mode et du luxe, ont vu un accroissement de la valeur de la production revenant aux acteurs français de ces filières. Quant à la proportion des produits fabriqués en France sur la totalité des produits consommés, elle a baissé de 66 % à 62 % en dix ans. Résultat, près de 600 000 emplois industriels perdus en 10 ans !
Christian Estrosi a insisté aussi sur la nécessité de se doter des outils législatifs et réglementaires pour donner une réalité tangible à cette politique du "Fabriqué en France", suivant les recommandations du rapport dYves Jégo sur la mise en place dun label marque France. Une mission administrative travaille ainsi en vue dune révision de la législation européenne sur le marquage dorigine. "Fabriquer en France", ce nest pas se mettre en repli des évolutions du monde mais bien au contraire, chercher à tirer le meilleur parti des évolutions de la mondialisation", a insisté Christian Estrosi. "Ce nest pas de protectionnisme quil sagit, mais dune volonté de placer notre industrie au cur dun modèle de croissance économique".
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