CICA de Sophia : les loyers s'affolent

Posté jeu 03/10/2002 - 00:00
Par admin

Les grilles de tarifs se suivent à la hausse pour les 24 start-up qui sortent d'un contrat de 23 mois signé en décembre 2000 avec Carillion Services. Dernière proposition en date, une augmentation de prix de 22% pour la troisième année et de 75% ensuite. De quoi déboussoler toute gestion !

Elles ne savent plus où elles en sont les entreprises du CICA de Sophia qui sortiront, le 31 octobre, d'un contrat de 23 mois signé avec la société Carillion Services. Ces 24 entreprises sur les 35 start-up actuellement hébergées par le Centre international de communication avancée avaient ainsi reçu du gestionnaire, il y a deux semaines, une proposition de renouvellement de contrat portant sur 23 mois, à un tarif en augmentation de 25% sur ce qu'elles payaient auparavant. Annoncée à huit semaines de l'échéance du contrat, cette forte augmentation de prix, dans une période particulièrement difficile pour les jeunes pousses high tech, leur semblait déjà difficilement supportable.22%, 25%, 75% et jusqu'à 156% de plus envisagé !Qu'à cela ne tienne. Une nouvelle couche a été rajoutée. Mardi 2 octobre au matin, soit cette fois à quatre semaines de la fin de leur contrat, elles ont reçu par mail une nouvelle proposition de tarif tout aussi, sinon plus pénalisante. Cette fois, passé le cap d'un premier contrat de 23 mois, on ne parle plus pour elles de nouvelle période de 23 mois, mais de douze mois. Avec deux types de tarifs : la troisième année passe à 380 € HT du m2 par an (contre 311 actuellement et 305 pour ceux qui sont dans la première phase de 23 mois). Puis l'on monte ensuite en flèche à 535 € HT du m2 par an au delà des trois ans sur le site, soit là une augmentation de 75% par rapport au tarif de base. Tout juste les start-up échappent-elles pour l'instant, dans cette nouvelle grille, au tarif de 783 € le m2 à l'issue de la quatrième année (soit 156% de plus!), tarif annoncé par Jean-Louis Geiger, directeur du CICA, dans L'Eco Nice-Matin et dont auparavant personne n'avait encore entendu parler.Le Conseil général, qui a fixé ces nouveaux tarifs lors d'une réunion de la commission permanente, vendredi dernier, explique que cette augmentation au delà des 23 mois vise à assurer une rotation des start-up. Soit. Mais ce qui a été peu apprécié des entreprises, c'est que cette grille ait été présentée juste avant la fin des contrats en cours, pratiquement le "couteau sous la gorge". Depuis l'ouverture du CICA il y a dix ans, les prolongations s'étaient faites sur des bases de loyers similaires et il n'avait jamais été laissé entendre qu'il n'en serait plus de même aujourd'hui. Déménager et changer de siège social est toujours une décision qui demande un peu de réflexion et de préparation. Difficile pour beaucoup de l'envisager un mois avant l'échéance, même si désormais Sophia regorge de bureaux à louer.Une situation de surchauffe qui s'est retournéeAutre remarque que font les entreprises : le Centre international de communication avancée, est loin d'être déjà plein sur les tarifs actuels, tandis que l'animation s'est nettement ralentie. Les deux années relativement chaotiques qu'il vient de vivre en raison de passages de relais acrobatiques de gestionnaire (le passage de CICOM à Carillion en décembre 2000, puis de Carillion au Conseil général en juillet 2001) et le reflux de la nouvelle économie expliquent que la situation de surchauffe des années 1999-2000 se soit complètement retournée. Sur les 3.500 m2 dédiés aux jeunes pousses, 1.000 m2 étaient libres avant l'arrivée de la CASA (Communauté d'Agglomération de Sophia Antipolis) qui a pris au 1er octobre un plateau de 600m2 (une cinquantaine de personnes y seront abritées d'ici décembre). Sur les 24 entreprises concernées, qui représentent 1.500 m2 de surfaces louées, une partie a déjà choisi de partir dans les mois qui viennent. Et s'il y a aujourd'hui un problème qui menace le CICA, c'est plutôt celui du vide que du manque de place et d'un retour à la case départ : quand les bâtiments se trouvaient pratiquement déserts au début des années 90.Dans cette nouvelle péripétie du CICA, il y a quand même quelqu'un qui peut se frotter les mains : Alain André de CICOM Organisation. L'ancien gestionnaire du CICA, écarté du dernier appel d'offres, a ouvert à quelques encablures du centre, le CEIT (Centre Européen d'Innovation Télécom), une pépinière d'entreprises dans des locaux de Lucent Technologies. Après un démarrage un peu difficile, il commençait déjà à remplir sa pépinière (le MBDS de Serge Miranda, Altix, Aequalis, Futuring et d'autres sont désormais installés). L'augmentation des loyers du CICA, totalement à contre courant à la fois de la conjoncture économique et du marché d'immobilier d'entreprises, devrait accentuer le mouvement. Et pousser vers lui des start-up qu'il avait accueillies auparavant avec beaucoup plus de considération qu'elles ne semblent en bénéficier aujourd'hui…

Jean-Pierre  Largillet

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