Clovis Cornillac dans la tourmente aux RCC

Posté jeu 08/12/2011 - 23:06
Par admin

Clovis Cornillac était mercredi aux Rencontres Cinématographiques de Cannes pour présenter en avant-première son dernier film « Dans la tourmente » dans lequel il interprète, aux cotés d’Yvan Attal et de Mathilde Seigner, le rôle d’un ouvrier travaillant dans une usine menacée de délocalisation et qui apprend, par hasard, que son patron se prépare à déménager toutes les machines dans la nuit, tandis que, dans le même temps, il organisera un détournement de fonds de 2 millions d’euros. De quoi l’inciter à passer à l’action avec ces collègues. Rencontre avec Clovis Cornillac pour parler de ce polar social.

Clovis Cornillac dans la tourmente aux RCC

 

Clovis Cornillac, le caractère social de Dans la tourmente vous a particulièrement intéressé ?

Comme citoyen cela me passionne. Ce qui m’intéresse dans les thrillers politiques comme les films que je voyais dans les années 70-80, par exemple ceux de Sydney Lumet ou de Costa Gavras, c’est que c’est un cinéma qui s’adresse à tout le monde, mais qui n’est pas stupide et dont on en sort en s’interrogeant.  J’aime bien la dimension spectacle au cinéma, mais j’aime aussi quand il y a du fond.

Dans la tourmentereste plus un polar qu’un film social. C’était volontaire ?

Quand vous faites un film, si vous l’adressez à des gens convaincus et que vous affirmez quelque chose, cela peut être formidable et passionnant comme avec les films de Ken Loach ou Robert Guédiguian, mais moi je pense à ma famille qui est de la banlieue lyonnaise. Si je lui dis c’est un film social, elle ira jamais le voir alors qu’elle ira voir un polar et derrière elle pourra s’interroger. Pour moi, ce film peut être le premier pas vers la réflexion et la curiosité.

Vous pensez qu’aujourd’hui, les comportements de voyous de certains patrons peuvent inciter les travailleurs à basculer dans le terrorisme social ?

Je me garderais bien d’avoir un raisonnement aussi tranché car les choses sont plus complexes. Maintenant, quand on raconte une histoire, il faut bien prendre un biais et dans ce film, un peu comme dans les 3 jours du condor, ce sont des petits gens qui tout d’un coup tombent sur du lourd. Mais ça, c’est la fonction du cinéma ou de la littérature.

Vous avez rencontré récemment des travailleurs en lutte contre les délocalisations, notamment ceux de Fralib près de Marseille. Comment ont-ils ressentis le film ?

Quand on en parle avec eux, ils disent que pour eux la camaraderie c’est essentiel. Ils sont tellement dans leur combat, et je leur souhaite de gagner et de conserver leur outil de travail ainsi que leur emploi, qu’ils attendaient que le film ne parle que de cela. Forcément, pour le coup on n’est pas à ce niveau là. C’est un film où tout le monde se sent concerné, même si on n’est pas ouvrier ou patron. C’est d’ailleurs cette force que j’aime dans le cinéma. Quand il donne à réfléchir mais à tout le monde

Derrière les licenciements massifs, il y a souvent des conséquences humaines qu’on oublie parfois, notamment, ce que montre le film, en terme de divorces ?

C’est vrai que quand on lit les journaux ou qu’in regarde les infos, on a une succession de mauvaises nouvelles et souvent on nous parle en terme de chiffres. L’usine va être délocalisée et il y aura 300 ou 500 licenciements. Mais en fait, on ne pense pas  que  derrière ces chiffres il y a des gens qui subissent des dégâts considérables. C’est vrai que très souvent, il y a des divorces, des suicides, des choses absolument dramatiques qui sont liées à cette perte d’emploi.

 

 

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