Gaston Franco, quelles sont les raisons de la création de ce Club Europe Azur ?
Il est de plus en plus évident que nous avons besoin de travailler en réseau et que souvent les gens se connaissent peu. D’autre part, les expériences des uns et des autres en matière de montage de dossiers européens sont très difficiles à identifier. Donc, avec le soutien actif de toutes équipes qui travaillent dans le département dans les cellules européennes, nous avons monté ce Club Europe Azur dont la première illustration concrète est la plateforme Ecobiz qui facilitera cette mise en réseau.
Quels sont les membres de ce club ?
D’abord les structures les plus importantes dont la CCI qui dispose d’un service très compétent sur les affaires européennes, mais également la Communauté Urbaine Nice Côte d’Azur où il y a des belles équipes sur ce sujet, que l’on trouve également au Conseil Général, au sein de l’Université, ou de grandes entreprises notamment sur Sophia Antipolis. On a mis du lien entres elles et nous avons pris l’habitude de travailler ensemble.
Cela va permettre d’améliorer l’obtention des crédits européens qui restent souvent inutilisés dans notre région ?
Cela ne suffira, mais c’est une contribution importante, voire essentielle car celles et ceux qui veulent aller plus loin en matière d’information sur ces crédits trouveront, par l’intermédiaire de cette plateforme, des expériences. Ce qui rassure le plus quelqu’un qui souhaite monter un dossier européen, c’est de voir qu’ailleurs, dans le même domaine ça a marché.
Les procédures d’obtention des crédits européens sont encore trop compliquées, notamment pour les PME ?
En tous cas, elles donnent cette image de complexité et notre pays n’y est pas étranger puisqu’à chaque fois que nous avons retranscrits des directives européennes, souvent en traînant les pieds, nous en avons « remis une couche ». Mais ce n’est pas sans solutions. La preuve, il y a même des petites communes qui y arrivent comme celle de Marie, où il doit y avoir 40 habitants, qui a pu bénéficier de subventions européennes pour mettre en place son réseau de fibres optiques.
Vous souhaitez également développer les projets avec l’Italie ?
L’erreur historique de notre département a été de ne pas se tourner plus tôt vers nos amis italiens que tout nous rapproche : la langue, la culture et les traditions. N’oublions pas aussi, qu’au-delà de la caricature berlusconienne, l’Italie est un formidable pays industriel. Notre intérêt est de s’appuyer sur l’Italie du Nord, notamment pour avoir accès aux lignes budgétaires européennes réservées aux projets transfrontaliers. Nous sommes très en retard par rapport à nos amis de Perpignan qui le font avec les espagnols. Il faut définitivement que l’on arrête d’être à la traîne et les conditions sont aujourd’hui remplies.
Pour cela, vous, le créateur du Parc Alpha du Loup, vous voulez travailler en meute ?
C’est ce à quoi nous convie, avec un amical clin d’œil, le Président de la CCI. J’y adhère très volontiers. J’adore chasser en bande.