Colloques de Menton : "Albert Camus, l'homme révolté", plus que jamais de notre temps

Posté ven 22/10/2010 - 07:25
Par admin

Un final exceptionnel demain samedi 23 octobre à 14h30 au Palais de l'Europe pour les "Colloques de Menton 2010". Sur le thème général de "Quelle Philosophie pour notre Temps ? ", interviendront trois penseurs contemporains pour parler d'"Albert Camus, l’homme révolté" : Jean Daniel, fondateur, éditorialiste, coprésident du comité éditorial de l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur; Jean-Yves Guerin, professeur, directeur de l’École doctorale de Littérature française et comparée à Paris III – Sorbonne Nouvelle et Jean-François Mattéi, philosophe, professeur émérite de l’Université de Nice Sophia-Antipolis, professeur à l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix-en-Provence, membre de l’Institut universitaire de France.

 

Cinquante ans après sa mort, le 4 janvier 1960, Albert Camus reste une figure d’exception dans le paysage littéraire français. Alors que le Président de la République avait envisagé fin 2009 de transférer la dépouille de l’écrivain au Panthéon, l’engouement populaire pour l’homme et son oeuvre ne faiblit pas. Des quartiers populaires d’Alger au Prix Nobel de littérature reçu en 1957, Albert Camus a développé une pensée humaniste fondée sur la prise de conscience de l’absurdité de la condition humaine.

 

"L’absurde naît de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde" (Le Mythe de Sisyphe, 1942) : deux forces s’opposent, l’appel humain à connaître sa raison d’être et l’absence de réponse du monde dans lequel il se trouve. Mais pour Camus, l’absurde est générateur d’énergie. C’est le point de départ de la révolte : accepter l’absurdité de ce qui nous entoure comme une étape nécessaire, mais pas comme une impasse. Cela suscite une révolte qui peut devenir féconde.

 

Camus envisage ainsi la révolte comme une réponse à l’absurde. Si l’homme absurde se prive d’une vie éternelle, il y gagne en liberté d’action. Les moyens de cette révolte ? Camus pose une condition à la révolte de l’homme : sa propre limite. Sa pensée est humaniste : la révolte n’est pas contre tous et contre tout ; elle extirpe l’homme de la solitude car elle est collective, c’est l’"aventure de tous". L’homme révolté, c’est enfin la recherche de la mesure, une forme de sagesse que Camus appelle "la pensée de midi". Cette "pensée de midi", image qui lui vient de Nietzsche, est sens de la mesure et respect des limites, au nom de cette part inaltérable de l’humain dans l’homme. Une pensée plus que jamais contemporaine…

 

Entrée libre.

 

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