Colloques de Menton : "Albert Camus, l'homme révolté", plus que jamais de notre temps
Un final exceptionnel demain samedi 23 octobre à 14h30 au Palais de l'Europe pour les "Colloques de Menton 2010". Sur le thème général de "Quelle Philosophie pour notre Temps ? ", interviendront trois penseurs contemporains pour parler d'"Albert Camus, lhomme révolté" : Jean Daniel, fondateur, éditorialiste, coprésident du comité éditorial de lhebdomadaire Le Nouvel Observateur; Jean-Yves Guerin, professeur, directeur de lÉcole doctorale de Littérature française et comparée à Paris III Sorbonne Nouvelle et Jean-François Mattéi, philosophe, professeur émérite de lUniversité de Nice Sophia-Antipolis, professeur à lInstitut dEtudes Politiques dAix-en-Provence, membre de lInstitut universitaire de France.
Cinquante ans après sa mort, le 4 janvier 1960, Albert Camus reste une figure dexception dans le paysage littéraire français. Alors que le Président de la République avait envisagé fin 2009 de transférer la dépouille de lécrivain au Panthéon, lengouement populaire pour lhomme et son oeuvre ne faiblit pas. Des quartiers populaires dAlger au Prix Nobel de littérature reçu en 1957, Albert Camus a développé une pensée humaniste fondée sur la prise de conscience de labsurdité de la condition humaine.
"Labsurde naît de cette confrontation entre lappel humain et le silence déraisonnable du monde" (Le Mythe de Sisyphe, 1942) : deux forces sopposent, lappel humain à connaître sa raison dêtre et labsence de réponse du monde dans lequel il se trouve. Mais pour Camus, labsurde est générateur dénergie. Cest le point de départ de la révolte : accepter labsurdité de ce qui nous entoure comme une étape nécessaire, mais pas comme une impasse. Cela suscite une révolte qui peut devenir féconde.
Camus envisage ainsi la révolte comme une réponse à labsurde. Si lhomme absurde se prive dune vie éternelle, il y gagne en liberté daction. Les moyens de cette révolte ? Camus pose une condition à la révolte de lhomme : sa propre limite. Sa pensée est humaniste : la révolte nest pas contre tous et contre tout ; elle extirpe lhomme de la solitude car elle est collective, cest l"aventure de tous". Lhomme révolté, cest enfin la recherche de la mesure, une forme de sagesse que Camus appelle "la pensée de midi". Cette "pensée de midi", image qui lui vient de Nietzsche, est sens de la mesure et respect des limites, au nom de cette part inaltérable de lhumain dans lhomme. Une pensée plus que jamais contemporaine
Entrée libre.
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