Compétitivité : Grasse joue le PASS (Pôle Parfums, Arômes, Senteurs et Saveurs)

Posté mar 22/02/2005 - 00:00
Par admin

La cité du grand vent de fleurs se lance dans le challenge national des pôles de compétitivité. Jean-Pierre Leleux (photo Une), président de la CAPAP, a présenté un projet ambitieux permettant de répondre à la nouvelle donne en matière de recherche, de réglementation et de normes européennes.

Grasse et l'industrie de la parfumerie et des arômes auront été les premiers à officialiser leur participation à ce qui est devenu un grand challenge national : celui des pôles de compétitivité. C’est dans les nouveaux locaux fraîchement inaugurés sur un site porteur de symboles (une ancienne usine à parfums) que Jean Pierre Leleux, Président de la communauté d’agglomération de Pôle Azur Provence (CAPAP), entouré de nombreuses personnalités du monde industriel, de l’enseignement et de l’Etat et des collectivités, a présenté le PASS. Le pôle Parfums, Arômes, Senteurs, Saveurs de la région PACA qui est une réponse à l’appel à projets du CIADT (Comité interministériel pour l’Aménagement et le Développement du Territoire).Trois programmes coopératifs majeursLe SNIAA (Syndicat National des Industries Aromatiques et Alimentaires), PRODAROM (Syndicat National des fabricants de produits aromatiques) la CAPAP et le pays des Alpes de Haute Provence représentant les porteurs de projets se sont ainsi associés à de nombreux acteurs universitaires, clubs des entrepreneurs de Grasse, communauté d’agglomération de Sophia Antipolis etc…pour présenter ce projet ambitieux. Il s'agit de doter les acteurs de la filière des compétences scientifiques, méthodes, outils analytiques nécessaires (R&D et Formations) pour développer de nouveaux ingrédients et compositions aromatiques répondant aux critères de santé de sécurité et de respect de l’environnement en accord avec la réglementation européenne. Dans cet objectif, la caractérisation des produits naturels, les modèles in vitro d’analyse toxicologiques et l’expertise sur la réglementation et les normes sont les trois programmes coopératifs majeurs du pôle PASS.Dans le domaine des parfums et saveurs, Grasse il est vrai porte une réelle légitimité. Le bassin grassois constitue déjà à lui seul un pôle d’intérêt national. Plus de 50% des emplois industriels nationaux dans les parfums et arômes y sont localisés et près de 10% du chiffre d’affaires mondial de la filière y sont réalisés. Les deux premiers industriels français y sont toujours implantés : Mane SA et Robertet, ainsi que plus de 70 TPE PME situées dans le bassin grassois, dont certaines filiales de groupes internationaux comme IFF.Ajoutons à cela que l’un des premiers sites mondiaux de production d’huiles essentielles est situé dans l’arrière pays régional, notamment dans les Alpes de Haute Provence et la Drôme Provençale, que la production de produits cosmétiques et de produits agro-alimentaires aromatisés est particulièrement développée dans la région Provence Alpes Côte d’Azur (PACA) et la Drôme Provençale, que l’ONIPPAM (Office National Interprofessionnel des Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales) et notamment son observatoire économique et scientifique rassemble l’ensemble des acteurs de la filière. Sans oublier qu'il a été créé récemment à Grasse l’Observatoire Mondial des Produits Naturels (laboratoire de caractérisation des produits naturels, plate-forme technologique...).Le pôle scientifique, main dans la main avec le pôle industriel La taille critique est déjà atteinte. Le problème plus particulier de Grasse et de toute l'industrie du parfum aujourd'hui, ce sont les nouvelles normes européennes. L'étude récente publiée par Greenpeace le montre une nouvelle fois : les consommateurs sont de plus en plus sensibles aux risques que peuvent présenter certains produits et le parfum n'y échappe pas. Ainsi le programme REACH (Registration, Evaluation, Authorization of Chemicals) va imposer l’évaluation de plus de 30.000 substances dans les 10 prochaines années, tandis de nouvelles réglementations en matière d’écotoxicité ou de persistance de polluants dans l’environnement (pesticides…) sont attendues. Sécuriser les consommateurs est devenu un fait de société. PASS, permettrait ainsi à l'industrie de réagir, élaborer de nouvelles méthodes de test et faire en sorte que ce besoin croissant de sécurité soit une opportunité pour elle et non une catastrophe.C'est d'ailleurs pourquoi, dans le PASS, le pôle scientifique PACA avance main dans la main avec le pôle industriel. L’Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire (IPMC) à Sophia Antipolis créé par le Professeur Michel Lazdunski, L’Université de Nice-Sophia-Antipolis et son pôle chimie, le CHU de Nice avec la présence de deux des trois unités INSERM en dermatologie implantées en France , le Pôle Cosmétique de l’Université Paul-Cézanne de Marseille, Galderma, filiale de l’Oréal et de Nestlé, plus grand laboratoire européen de recherche privé en dermatologie, implantée à Sophia Antipolis, Skinethic, première entreprise française de peau synthétique, implantée à Nice et le CRIEPPAM (Centre Régionalisé Interprofessionnel sur l’Expérimentation des Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales) sont associés au projet.Sur ce terrain du parfum et des arômes, Grasse n'est pas seule. En France, sept projets de pôles sont en lice. L'un est à dominante cosmétique (autour de la Cosmetic Valley dans la région centre). Les six autres sont à dominante agro-alimentaire. Face à la concurrence nationale, Jean Pierre Leleux se veut confiant. "Nous avons une légitimité, un projet ambitieux porteur d’innovation, d’emplois et qui fait une large place à la coopération entreprise, recherche publique et enseignement, nous disposons d'un territoire qui pourra s’aménager pour accueillir les nouvelles structures", insiste le président de la CAPAP qui espère bien figurer parmi les lauréats.

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