Conjoncture : le petit trou d'air 2004 des TIC azuréennes
Selon le bilan de conjoncture de la CCI, le chiffre d'affaires des Technologies de l'Information et de la Communication a baissé de 5,70 % en 2004 à 4.085 M€. Même chose pour le secteur des sciences du vivant. Tendance à la reprise cependant sur le premier trimestre 2005.
Un petit trou d'air pour le secteur des TIC (Technologies de l'information et de la communication) : c'est ce qui ressort du bilan de conjoncture des Alpes-Maritimes qui a été présenté la semaine dernier par la CCI Nice Côte d'Azur. Ainsi, selon les chiffres donnés par son président, Dominique Estève, le chiffre global de ce secteur est en baisse de 5,70% par rapport à 2003 passant de 4.332 M€ en 2003 à 4.085 M€ en 2004 (- 247 M€). Une baisse qu'il faut cependant relativiser : 2003 avait été une année exceptionnelle et avait permis de dépasser même le chiffre record de 2000 (4.329 M€). L'année 2004 se situe ainsi entre 2001 (3.883 M€) et 2002 (4.180 M€) et en tout cas très largement au-dessus de 1999 (3.227 M€) comme le montrent le graphique.Emplois en baisse dans les TIC depuis 2001Les statistiques dessinent d'ailleurs clairement le grand mouvement qui depuis 1999 a modifié le paysage des TIC azuréennes. Le nombre d'entreprises, année après année, a augmenté régulièrement. Il est passé de 508 sociétés en 1999 à 981 en 2004. Soit près d'un doublement. En revanche, le nombre d'emplois, après avoir augmenté jusqu'en 2001 (13.350 en 1999, 18.475 en 2001 et 20.380 en 2001, le point culminant) a connu depuis une lente érosion constante (19.365 en 2004). Commentaire de Dominique Estève : "les petites, voire très petites entreprises qui ont été créées dans ce pôle n'ont pas compensé les pertes d'emplois dues au départ de plusieurs grosses entreprises."Il n'y a pas eu en effet d'arrivées de grosses entités depuis le début des années 2000. Le départ d'entreprises comme Lucent, Nortel, avec à la clé plusieurs centaines de licenciements, n'ont en effet pas été compensées par la création de nombreuses petites sociétés dont les effectifs dépassent rarement les 30 personnes. Quant au premier trimestre 2005 des TIC, selon les données de CCI-Sirius, il se redresse légèrement passant de 975 M€ (premier trimestre 2003) à 987 M€. En deçà du premier trimestre 2003 (1.043 M€) mais au-dessus du premier trimestre 2001 (976 M€). Autre donnée : Sophia Antipolis, reste le point de convergence des TIC dans le département. La technopole représente à elle seul 43% du chiffre d'affaires global de ce secteur.Retard d'infrastructure, bulle Internet et concurrence de l'IndePour Christian Tordo (président de l'UPE 06), l'évolution de l'activité TIC est préoccupante. "Dans mon esprit, elle est la résultante de trois facteurs. En premier lieu nous sommes en train de payer la glaciation des années 90. A l'époque, aucune mesure n'a été prise pour renforcer le potentiel de la technopole de Sophia Antipolis. En second lieu, l'éclatement de la bulle Internet. Tous les pôles ont connu des pertes d'emplois importantes. Il était illusoire de penser que Sophia Antipolis ne serait pas touché. Troisième point : nous commençons à connaître dans les activités high tech, le même type de concurrence de l'Asie que ce que l'industrie a rencontré avec la Chine. L'Inde émerge actuellement comme le centre de Recherche & Développement du monde"."Deux réponses à cette situation. Les pôles de compétitivité représentent un outil pour doper notre activité dans ce secteur. Le pôle SCS (Solutions communicantes sécurisées) espère être retenu. Mais au-delà, le nombre de projets qui ont émergé montre que les entreprises azuréennes ont assimilé les nouvelles règles de l'économie mondiale et sont prêtes à jouer la "coopétition" (coopération entre elles en sachant qu'elles sont en concurrence sur certains domaines). En second point, il existe désormais une forte attente d'action du pouvoir politique (mise en place du Schéma régional de développement économique, soutien aux projets, participation des entreprises à Iter)."Science du vivant : 2.094 M€ de chiffre d'affairesLes sciences du vivant, sont également en légère baisse. Aussi bien en terme de chiffre d'affaires global dans le département (2.004 M€ en 2004 contre 2.094 euros en 2003) qu'en nombre d'emplois (9.490 en 2004 contre 9.800 en 2003, année qui fut celle cependant d'un plus haut en nombre d'emplois dans ce secteur). Le nombre d'entreprise a également tendance à monter avec cependant une progression beaucoup moindre que dans les TIC (246 entreprises en 1999 et 264 en 2004).Dans ce secteur, c'est Grasse qui se trouve en pointe avec 90 entreprises, 3.360 emplois et un chiffre d'affaires de 730 M€. La tendance, comme pour les TIC est à une reprise de la progression. Avec un CA de 438 M€ au premier trimestre 2005, on retrouve les plus hauts de 2003 (439 M€ au premier trimestre 2003). Là aussi, les projets de pôles de compétitivité devraient donner un coup d'accélérateur à l'activité azuréenne avec le pôle PASS (Parfum, Arômes, Senteurs et Saveurs) et permettre de sortir du petit "trou d'air" de 2004.