Solutions a minima, courte ou longue ou encore rien du tout : la commission nationale du débat public a présenté mercredi 26 avril le bilan de quatre mois de consultation. Le gouvernement a maintenant trois mois pour trancher.
Simple élargissement de l'autoroute actuelle au dessus de Nice ? Solution dite courte entre Biot-Est et Nice-Est ? Solution "longue" entre Antibes-ouest sur les Bréguières et Nice-Est ? Ou, quatrième option, le mixte entre l'élargissement entre Saint-Isidore et Nice-Est et l'option courte jusqu'à Biot ? Ou encore rien du tout ? C'est le choix que devra faire avant le 26 juillet Dominique Perben, le ministre des Transports. La Commission nationale du débat public a présenté en effet mercredi 26 avril à Nice le bilan des quatre mois de débat qui se sont déroulés du 4 novembre 2005 au 28 février 2006. A partir de cette date, le gouvernement a trois mois pour décider.
Le Conseil général a opté pour la solution a minima
Pour Jean-Claude Coquet, président de la Commission particulière du débat public sur le contournement de Nice, trois courants d'opinions se sont dégagés : ceux qui veulent aller vite comme le conseil général et optent pour la solution à minima; ceux qui veulent pouvoir régler véritablement le problème des déplacements dans le département comme la CCI, les chefs d'entreprise et des élus et plaident pour la solution longue; ceux qui contestent la nécessité d'une nouvelle extension routière et pensent que le développement des transports en commun peut suffire.
Le Conseil général et son président Christian Estrosi (ce dernier tient pour l'instant une carte maîtresse en étant ministre délégué à l'Aménagement du Territoire), donnent évidemment un avantage à la solution a minima dans le concours des pronostics. Mais les socioprofessionnels, représentés par la CCI et l'UPE 06 (Union pour l'entreprise) n'en maintiennent pas moins leur position en faveur de la solution longue. Ainsi la CCI Nice Côte d'Azur, dans un communiqué, note que "l’asphyxie programmée en 2020 du réseau autoroutier des Alpes-Maritimes et par voie de conséquence, son économie, doit être évitée !
La CCI continue de plaider pour une solution longue, du "Paillon à Mougins"
Concernant le bilan du débat public, la CCI a tenu à exprimer sa satisfaction sur plusieurs points :
"- la grande majorité des acteurs se prononce favorablement sur l’opportunité du projet. L’urgence d’un aménagement à l’Est du fleuve Var est reconnue à la quasi-unanimité.
- La position des socioprofessionnels, de la CCI Nice Côte d’Azur et de certains acteurs politiques pour la solution longue a bien été relevée et notre mobilisation soulignée.
- Les résultats de l’expertise ISIS, demandée par la Commission de Débat Public confortent notre préférence en faveur de la solution longue : du Paillon jusqu’à Mougins. Elle est la meilleure en terme de sécurité, fluidité, accessibilité, environnement et urbanisme".
La Chambre souhaite aussi que "dès maintenant, les études de la section Ouest soient actées et réalisées pour réserver les emprises dans les documents d’urbanisme à titre de précaution. En effet, même si l’urgence du contournement à l’est du Var apparaît plus clairement, et constituerait la 1° phase, il ne faut pas compromettre ni retarder la 2° phase à l’Ouest." Il est également demandé à ce que l'analyse de l'Etat reste ouverte pour comparer les options et que des modalités de financement soient établies suivant une proposition de montage financier limitant la part des collectivités territoriales dans la réalisation d'une solution "longue".
13 km de bouchon mardi matin entre Villeneuve-Loubet et le péage de St Isidore…
Et de rappeler la réalité du problème. A l’heure actuelle, le volume de bouchons sur l’A8 dans les Alpes-Maritimes a été multiplié par 6 entre 1998 et 2003, tandis que le réseau routier et autoroutier est déjà saturé aux heures de pointe. Toutes les semaines, des exemples de cette saturation nous sont donnés par des bouchons de dizaines de kilomètres provoqués par le moindre petit accident.
Le dernier en date était celui du matin du mardi 25 avril. La veille de la présentation du bilan avec un bouchon de 13 km sur l'A8 entre Villeneuve-Loubet et le péage de Saint-Isidore. Une piqûre de rappel. Quant au projet, s'il est mené à bien, il ne débuterait réellement qu'en 2012, pour une mise en service à l'horizon 2020… Ce qui nous promet de toute façon d'autres sérieux bouchons à venir…