Côte d'Azur : la conjoncture vire à l'orange

Posté ven 07/12/2001 - 00:00
Par admin

Le bilan économique du troisième trimestre 2001 témoigne d'un ralentissement sensible de l'économie du département. Les chiffres et les tendances.

Le temps s'est gâté. Mais il n'est pas encore franchement mauvais. Et si les "clignotants" ont tourné, ils ne sont pas encore au rouge. Seulement orange. C'est ce qu'il est possible de retenir du bilan de conjoncture réalisé en début de semaine par la Chambre de Commerce et la Banque de France. Le bilan, il est vrai porte sur le troisième trimestre et ne couvre donc que les mois de juillet, août et septembre (sauf pour l'hôtellerie). Il ne prend donc que peu en compte l'impact du 11 septembre. Mais déjà, il contraste avec les bons résultats du 1er semestre et accuse un sensible ralentissement d’activité.Emploi : palier après la baisse. Le chiffre d’affaires cumulé des 9 premiers mois de l’année est stable par rapport à la même période de 2000 -année exceptionnelle- (+1,5%). Par contre, l’activité internationale subit une nette diminution (-5,5%). Pour l’instant, l’emploi permanent est préservé. Globalement, la tendance de l’emploi est toujours à la hausse, mais elle se fragilise progressivement. Ainsi, au 3ème trimestre, le nombre de demandeurs d’emploi dans les Alpes-Maritimes marque un palier, interrompant son mouvement de baisse. Mais sur un an la situation reste favorable : avec 40.231 demandeurs d’emploi à fin septembre 2001, c’est une baisse annuelle de 8,2% qui a été enregistrée sur la Côte, supérieure aux niveaux régional (-7,6%) et national (-5,1%).Construction en hausse, services en baisse. Au troisième trimestre, certains secteurs continuent de rire et d'autres commencent à pleurer. La construction a poursuivi sur un "boom" engagé depuis le début de l'année : +24% de CA ! Le commerce de gros alimentaire et non alimentaire reste bien orienté (respectivement +9% et +7% de hausse du chiffre d’affaires). En revanche l'industrie reste légèrement positive (+2% de CA) mais voit l'export baisser (-5%). La branche des industries électriques et électroniques est particulièrement concernée par la diminution de l’activité du chiffre d’affaires export (-14%). Ce sont en fait les services, dans leur ensemble, qui ont été touchés avec une nette diminution d’activité (-7% du chiffre d’affaires total et –6% de l’export).Le pôle NTIC souffre, celui des sciences du vivant remonte. Si l'on compare les pôles, les NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) ont le plus souffert. En données cumulées sur 9 mois d’activité, elles ont perdu 6% avec un chiffre d'affaires évalué à 18,9 milliards de Francs. Cela par rapport à une année 2000 exceptionnelle. Cette baisse provient essentiellement de l’export (-17%), certaines entreprises ayant connu une forte réduction de leur activité internationale. Le pôle des Sciences du Vivant en revanche a poursuivi sa remontée. Son chiffre d'affaires global a augmenté de +6,2% sur les 3 premiers trimestres 2001 par rapport à la même période de 2000. L’export, avec 9% de croissance, représente près des trois quarts de la hausse d’activité.Hôtellerie : forte chute en octobre. Concernant le tourisme, l'étude a été faite sur octobre pour tenir compte de l'impact du 11 septembre et des attentats aux USA. A fin octobre, la perte de fréquentation dans le secteur hôtelier des Alpes-Maritimes est de 7 points, le taux d’occupation des hôtels étant passé de 64,2% en octobre 2000 à 57% en octobre 2001. C’est la catégorie des 4* qui subit les plus lourdes répercussions de la crise internationale, avec une chute estimée à 19 points (taux d’occupation octobre 2000 = 77,4% ; octobre 2001 = 58,4%). La situation en octobre est aussi sensible à Nice qu’à Cannes.Le trafic national fait plonger l'aéroport. L'aéroport de Nice Côte d'Azur, qui a été touché bien avant septembre par la crise de Swissair et ses filiales AOM, Air Liberté et Air Littoral, a connu un nouveau trou d'air avec une crise de l'aérien cette fois quasi générale. Les 10 premiers mois de l’année montrent un ralentissement de trafic de 2,4% par rapport à la même période de l'an dernier. Mais sur cette période, le trafic international reste positif (+5,5%) alors que le trafic national est en diminution de près de 10%. Petit événement historique par ailleurs : le trafic international a dépassé le trafic national sur Nice (51%). Sur l'ensemble de l'année 2001, il est prévu une baisse de trafic de 3,5% avec 9,06 millions de passagers contre 9,4 millions en 2000.Clignotants à l'orange. Quelques conclusions ont été tirées de ce bilan de conjoncture du troisième trimestre. D'abord le fait que les indicateurs économiques sont passés à l'orange après être restés au vert pendant deux bonnes année. Des signes restent certes positifs comme la bonne tenue de la consommation intérieure et les performances du secteur aromatique de Grasse. Mais en revanche, l'infléchissement de l'activité des NTIC, le ralentissement des exportations, les craintes au niveau de l'emploi suite à un gel des embauches apportent des notes négatives. Quant aux chefs d'entreprises ils sont inquiets face aux échéances 2002, comme la mise en place de l'euro ou les 35 heures dans les entreprises de moins de 20 employés (l'essentiel du tissu régional). Sans compter les risques liés à l'évolution de la fiscalité locale avec la mise en place de l'intercommunalité.

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