Côte d'Azur : le tourisme en forte chute en 2003

Posté mer 25/02/2004 - 00:00
Par admin

Les chiffres du CRT attestent d'un recul de 10% des nuitées avec des pointes à -30% pour les clientèles américaine et japonaise. Le nombre de touristes retombe à 9 millions (10 millions en 2002, année record). Un "trou d'air" estimé comme conjoncturel par les professionnels.

Même si les statistiques du CRT (Comité régional du tourisme) Côte d'Azur n'avaient pas été dévoilées, on savait que les chiffres étaient mauvais. Les hôtels annonçaient tous des baisses de 10 à 30% suivant les lieux et les catégories; les résidences de tourisme, les restaurants, les plages de Nice à Menton avaient déjà donné la couleur de l'année : noire. Les statistiques globales ont confirmé ces appréhensions : un recul d'environ 10% des nuitées a été enregistré sur l'année.Gaston Franco, le nouveau président du CRT (la présidence était auparavant assurée directement par Charles Ginesy, président du Conseil général) a ainsi présenté récemment lors d'une réunion de conjoncture économique azuréenne, des chiffres en forte baisse pour le tourisme. Des chiffres que l'on pourrait d'ailleurs comparer à ceux de Monaco dont le tourisme est également en fort recul.Ainsi, la fréquentation touristique est revenue en 2003 en deçà des chiffres de l'année 2000 et à fortiori en dessous de 2001 et 2002 qui restent comme des années-record. Au total en 2003 : 9 millions de séjours représentant environ 62 millions de nuitées. La chute de 10% est plus sensible dans les hôtels et résidences de tourisme car le secteur des "hébergements marchands" et celui du tourisme d'affaires a été plus touché que le cercle parents, amis et résidences secondaires, le nombre de nuitées englobant le tout. Du même coup, la "consommation touristique intérieure", liée aux séjours est revue à la baisse du même ordre : elle était évaluée à 5 milliards d'euros en 2002; elle retombe à 4,5 milliards d'euros en 2003.Ce qui a baissé le plus ? Les nuitées Etats-Unis (-30%), Japon (-30%), Amérique du Sud (-33%). Des marchés à "haute valeur ajoutée" dont le coup de faiblesse a pénalisé l'hôtellerie haut de gamme. Seul le marché russe (+4%) a progressé. Mais il a été loin de compenser les pertes américaines. Quant aux progressions inattendues (Turquie, Inde ou pays de l'Europe de l'Est), elles ne jouent encore que sur quelques milliers de séjour et ne peuvent qu'être considérées que comme des promesses pour un avenir à moyen terme.Cette décrue a été durement ressentie par l'hôtellerie qui perd 5 points de taux d'occupation (ce qui est considérable) et retombe à 57% à l'année. Les résidences de tourisme, quant à elles, perdent 2 points à 69% de taux d'occupation. Les autres chiffres donnés par le CRT sont tous à la baisse : nuitées dans les 4 étoiles (-19%) et –3% dans les 3 étoiles qui ont moins souffert; nuitées dans les résidences de tourisme (-13%); nuitées étrangères (-14%), françaises (-7%); nuitées en hôtellerie de plein air (-13%); entrées dans les musées, monuments et sites (-15%).Pour Gaston Franco, ce "bilan arithmétiquement négatif ne traduit pas un renversement de la demande touristique de la Côte d'Azur. A l'instar de Paris, ce sont les destinations à forte proportion de clientèle étrangère qui ont été en première ligne." Les raisons du recul sont donc attribuées, pour le CRT, uniquement à une conjonction exceptionnelle de mauvais facteurs : l'effet euro, les tensions internationales, le SRAS en Asie, la crise du transport aérien, la canicule européenne, etc. L'industrie touristique de la Côte hésite donc à se remettre en question, comme elle avait été invitée à le faire autour d'états généraux du tourisme. Elle préfère parler de crise conjoncturelle et passagère.Le CRT espère aussi le redressement dès 2004, à travers la recherche de nouveaux marchés européens ou asiatiques. Mais 2004, en dépit du formidable succès du 3 GSM Congress à Cannes, ne se présente pas pour l'instant sous les meilleurs auspices...

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