Coup de théâtre à Nice : les transports en commun repris en régie municipale!

Posté mar 10/07/2012 - 08:12
Par admin

Alors que la bataille faisait rage entre Veolia et Keolis, filiale de la SNCF, pour le marché des bus et du tram de Nice Côte d'Azur (une DSP de 130 M€ par an), Christian Estrosi a créé hier la surprise en annonçant que l'on s'acheminait vers une reprise en régie municipale. La décision devrait être entérinée en septembre par le conseil métropolitain.

Coup de théâtre à Nice : les transports en commun repris en régie municipale!

Veolia ? Keolis ? Le délégataire actuel des transports niçois ou la filiale de la SNCF? La bataille faisait rage depuis quelques semaines pour le marché des transports public niçois. Il est emblématique. C'est l'une des plus imposantes DSP (Délégation de Service Public) de France. Elle pèse de 130 à 140 M€ avec de plus la perspective de la Ligne 2 du tram en 2016.

Eh bien non. Coup de théâtre hier. Ce ne sera ni l'un ni l'autre qui se chargera des réseaux des bus et du tram niçois. La Métropole de Nice Côte d'Azur, qui aurait déjà dû trancher la question fin juin, s'achemine désormais vers une solution de reprise en régie municipale. Du privé on passera au public.

Nice a déjà repris en régie les cantines scolaires, la piscine et le festival de jazz

Christian Estrosi, président de la Métropole, a pris tout le monde de court hier matin lors d'une conférence de presse rapidement montée. En résumé, les offres des deux candidats ne répondent pas aux attentes de la collectivité. Il proposera donc au Conseil métropolitain l'abandon de cette procédure et envisage en remplacement une reprise en régie. Et comme il n'y a guère d'alternative, on ne voit guère de possible que la régie.

Pour être effective, cette décision doit encore être entérinée en septembre par le conseil métropolitain. D'ici là, c'est Veolia Transdev qui continuera à assurer le service. Le premier magistrat niçois a rappelé d'ailleurs à l'occasion que Paris, Marseille, Toulouse administrent déjà en régie leurs transports publics. Rien d'exceptionnel donc pour Nice qui vient de reprendre en régie les cantines scolaires, la piscine, ainsi que le festival de jazz.

Une rumeur qui avait donné Keolis gagnant

Mais si Christian Estrosi est monté au créneau dès hier matin, c'est que la pression montait autour de ce marché des transports en commun. Filiale à parité de Veolia et de la Caisse des Dépôts et Consignations, Veolia Transdev exploite le réseau niçois des bus depuis 2004. En 2007, s'était ajouté le réseau du tramway, nouvellement ouvert. Mais le contrat était arrivé à échéance le 30 juin et les offres avaient été déposées le 15 juin.

La semaine dernière, une rumeur s'était répandue. Elle faisait de Keolis le vainqueur. Grise mine chez Veolia. Elle avait été relayée par quelques médias et Christian Estrosi, menaçant de poursuivre les indiscrets, avait qualifié dans un communiqué cette rumeur de "mensongère" et répondu que rien n'était décidé. 

Petite guerre en coulisses autour de Veolia

Une rumeur qui avait étayé les interrogations sur une petite guerre qui se livrerait en "coulisses". Pour certains, elle se jouerait entre Henri Proglio, ancien patron de Veolia à la tête aujourd'hui d'EDF et celui qui lui a succédé, Antoine Frérot qu'il avait tenté déjà de faire remplacer par Jean-Louis Borloo en février dernier. En poussant au succès de Keolis, Henry Proglio aurait contribué à déstabiliser Veolia et par ricochet son actuel Pdg. Des soupçons d'intervention qui avaient été relayés par certaines lettres professionnelles et qui ont été démenties par l'intéressé. 

L'incertitude est en tout cas levée aujourd'hui. Les syndicats, le coup de surprise passé, se sont déclarés à priori favorables à ce choix d'une gestion en régie. L'opposition PS également. Dans un communiqué, Patrick Allemand, le leader de "Changer d'ère", ajoute cependant que "compte tenu de la complexité du secteur, nous serons attentifs aux modalités de sortie de cette DSP." Et de signaler que, "après ces pas positifs" d'autres restent à faire "en particulier mettre fin à la gestion par le privé du secteur le plus ancien et le plus emblématique de toutes les DSP et qui est celle qui coûte le plus cher au contribuable : le marché de l’eau". Une autre histoire.

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