Covid-19 : les Alpes-Maritimes sous cloche pour deux semaines

Un confinement pour deux semaines le week-end sur toute la bande littorale de Menton à Théoule, la fermeture des commerces de plus de 5.000 m2 (hors alimentaire et santé), une jauge revue dans les magasins à 1 client pour 15 m2, le port du masque obligatoire dans toutes les zones très fréquentées : ce sont les mesures annoncées par le préfet Bernard Gonzalez face à la flambée de l'épidémie dans le département.

Conférence de presse Bernard Gonzalez

Face à la flambée de l'épidémie, les Alpes-Maritimes, ou tout au moins sa zone littorale au sens large, vont être mises sous cloche le week-end pour au moins deux semaines. Ce renforcement "territorialisé" des mesures sanitaires sur le département était attendu après la visite samedi du ministre de la Santé Olivier Véran. Il a été officialisé lors de la conférence de presse donnée à 12 heures ce lundi par le préfet Bernard Gonzalez. (Photo DR : lors de la conférence de presse, le préfet Bernard Gonzalez, aux côté d'Olivier Guérin, membre du conseil scientifique).

Les principales mesures ? D'abord celle qui marquera le plus : un confinement les deux prochains week-ends sur toute la bande littorale de Menton à Théoule en remontant sur Vence et Grasse. Une  "première" pour la France métropolitaine. Ce confinement partiel s'appliquera à partir de vendredi  prochain 18 heures jusqu'au lundi 6 heures. Grosso modo, nous allons replonger ces prochains samedi et dimanche dans la période du premier confinement de mars avec la possibilité de sorties limitées (achats, sport pour 1 heure avec 5 km d'éloignement...).

Autre mesure : la fermeture des commerces de plus de 5.000 m2 (sauf pour l'alimentaire et la santé). Jusqu'à présent, cette mesure s'appliquait aux galeries commerciales de plus de 20.000 m2. La barre est nettement descendue, ce qui va augmenter de beaucoup le nombre des espaces commerciaux concernés. D'autre part, pour les commerces de plus de 400 m2, la jauge est revue avec 1 client sur 15 m2 contre 10 m2 jusqu'à présent. Et pour la faire respecter, il est demandé à ce que les commerces fassent appel à un médiateur Covid. Enfin, le port du masque sera obligatoire dans toutes les zones très fréquentées de l'ensemble du département, tandis que les contrôles seront renforcés aux frontières et que des test PCR seront effectués sur des vols entiers de manière aléatoire sur l'aéroport.

Un volet a été également consacré à la vaccination, dont l'accélération est demandée à cors et à cri par l'ensemble des maires et élus locaux. Aux 3.500 doses supplémentaires de vaccin Pfizer annoncées par le ministre samedi, 1.000 de plus seront acheminées à partir d'aujourd'hui a annoncé Bernard Gonzalez (ce qui reste quand même limité face à la situation rencontrée) tandis que devraient arriver "des milliers" de vaccins AstraZeneca. Ce qui permettra de lancer la vaccination sur la tranche d'âge des 50 à 65 ans (pour les personnes présentant des comorbidités).

 

Christian Estrosi salue les nouvelles mesures de restriction sanitaire

"Alors que la situation sanitaire est catastrophique au niveau départemental avec un taux d’incidence plus important qu’ailleurs (600 cas pour 100 000 habitants), une saturation des capacités hospitalières (lits de réanimation occupés à plus de 90% au CHU de Nice), des déprogrammations d’opérations lourdes et des transferts de patients, je salue la mise en place de ces mesures qui vont dans le sens de ce que je souhaitais et que nous avons évoquées avec Olivier Véran à mon bureau lors de son déplacement" a déclaré Christian Estrosi, maire de Nice et président de la Métropole, dans la foulée de la conférence de presse du Préfet.

"Un confinement le week-end permettra notamment de décourager nos visiteurs de se rendre sur la Côte d’Azur pendant ces vacances d’hiver. Il y a eu beaucoup trop de touristes entre Noël et le jour de l'An, passant de 20 vols par jour à 120 à l'Aéroport de Nice, malgré mes alertes et l’arrêté contre les locations saisonnières que nous avions pris et qui a été suspendu par le Conseil d’Etat."

"La décision du Préfet doit nous conduire à prendre des mesures. Aujourd’hui, avec mes équipes, nous allons y travailler afin de pouvoir les mettre en œuvre le plus efficacement possible. J’alerte le Ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur le fait que notre Police Municipale a besoin de renfort d’effectifs de Police Nationale, c’est une mission régalienne de l’Etat qu’il doit assumer pour faire respecter les mesures annoncées. Le Ministre de la Santé Olivier Véran a déjà répondu favorablement à mes demandes de recevoir dès aujourd’hui une importante quantité de doses de vaccin supplémentaires et d’organiser une campagne de dépistage massive dans les écoles à la rentrée via des tests salivaires."

"Il faut aujourd’hui tout faire pour freiner l’épidémie de Covid-19 dans notre département. Si je soutiens les mesures qui viennent d’être prises, je resterai très attentif au taux d’incidence qui, s’il venait à progresser encore de plus de 10% d’ici mercredi, nous amènerait à nous interroger sur la nécessité d’un confinement généralisé."

Charles Ange Ginésy : "confinement doit impérativement rimer avec vaccination massive"

Président du Département des Alpes-Maritimes, Charles-Ange Ginésy met un bémol et avoue rester "dans une incompréhension face à certaines mesures annoncées".

"Je maintiens mon désaveu pour le couvre-feu à 18h qui, à mon sens, n’a pas démontré de réelle efficacité. Nous étions un des premiers territoires à l’appliquer dès le 2 janvier. Cela n’a pas empêché la COVID-19 de se développer dans notre département, faisant de notre territoire celui le plus touché de France, et ce depuis plusieurs semaines. Les tensions viennent des plages horaires qui sont bien trop restrictives pour permettre à notre population de s’approvisionner notamment. L’Etat propose aujourd’hui aux commerces alimentaires d’étendre leur plage horaire le matin, comme si la majorité de la population se rendait dans des grandes surfaces dès 6h30. Les transports en commun sont pris d’assaut, ne permettant pas le respect des gestes barrières."

"La livraison de 4 500 doses Pfizer supplémentaires, prévue pour cette semaine, est une bonne nouvelle. J’avais déjà formulé cette requête au Ministre de la Santé le 4 janvier dernier. Cependant, avec près d’un million d’habitant sur notre département, dont un tiers de seniors, cela reste dérisoire. Ce ne sera pas suffisant. Seulement 4,1% de la population maralpine et 29% des plus de 75 ans ont pu être vacciné. "

"Nous avons la capacité de vacciner massivement, avec des moyens humains et matériels, mais ce n’est pas le cas, faute de doses. Le département de la Moselle s’est vu attribué près de 30 000 vaccins supplémentaires, car la circulation du variant Sud-Africain était jugée alarmante. Or, le variant britannique représente près de 50% des cas positifs dans notre département. Je le répète : la vaccination massive de la population est indispensable pour combattre la pandémie et enrayer sa propagation !"

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