"CPE : la dure utopie de l?emploi garanti !" : vos réactions

Posté lun 27/03/2006 - 00:00
Par admin

La tribune de Dominique Pagès (photo "Une"), publiée jeudi sur Sophianet.com, a suscité bon nombre de réactions. Voici quelques-unes de ces réactions qui viennent conforter le point de vue développé ou qui le contestent. Le débat est ouvert.

Le débat sur le CPE est ouvert dans Sophianet.com. Le point de vue de Dominique Pagès l'a lancé. Publié jeudi ("CPE : la dure utopie de l’emploi garanti !)", il a suscité quelques réactions pour ou contre. Mais surtout, il a débouché sur un forum plus large, faisant appel aux points de vue des jeunes, ceux qui justement sont concernés par le CPE, forum qui jusqu'à présent a été particulièrement alimenté par le Ceram Sophia. On trouvera les points de vue des lycéens et étudiants dans un autre article, alors que le forum reste plus que jamais ouvert (votre point de vue à envoyer à redaction@sophianet.com).Gérard Carton (consultant) : "Lettre ouverte aux jeunes anti-CPE"Concernant les réactions à l'opinion de Dominique Pagès, celle de Gérard Carton est formalisée dans une "Lettre ouverte aux jeunes anti-CPE". Consultant spécialisé dans le changement, auteur de "L'éloge du changement" Gérard Carton avait un bureau à Sophia Antipolis il y a quelques années. Installé aujourd'hui à Paris, Gérard Carton continue à travailler pour des sociétés azuréennes. Il s'est insurgé contre l'énorme tribune faite dans les médias aux anti-CPE"Vous avez raison : Le CPE allonge la période de précarité de la période d’essai, bien plus qu’un CDI, pour lequel la période d’essai est de un à six mois selon les emplois.Vous avez raison : Quelques employeurs pourraient abuser du CPE. Effectivement, pour ceux là, vous seriez corvéables pendant deux ans. Ce sont aussi ceux qui ne vous embaucheraient pas en CDI.Vous vous trompez de combat : Votre problème n’est pas la précarité allongée de la période d’essai, votre problème est triple :- Vous allez devoir rembourser 1400 milliards d’euros, et probablement plus d’ici là, dès que vous commencerez à travailler.- Vous allez devoir payer les retraites de ceux qui ont fait la majeure partie de cette dette et qui ont creusé le déficit budgétaire.- Vous allez arriver dans une France dans laquelle restent quelques emplois et peu de travail. Tous les jours, de plus en plus de travail est exporté, vers des contrées dans lesquelles le droit du travail est plus souple que dans notre beau pays. C’est peut-être dégoûtant, mais vous n’y pouvez rien.Cà va être dur, très dur. Vous allez payer des impôts monstrueux, et cotiser à fonds perdus pour les retraites. Si vous êtes malins, vous partirez là où il y a du travail, et vous constaterez rétrospectivement que la fameuse « précarité » est partout sauf là où il y a beaucoup de travail… Lire la suite de la Lettre ouverte aux jeunes "anti-CPE".Gilles Garcia (cadre à Sophia) : la tribune passe à côté de tout ce que l'agitation actuelle peut révéler"SophiaNet est un site absolument remarquable, de très loin la meilleure référence sur l'actu Sophipolitaine.Qui plus est, en règle générale, d'une neutralité exemplaire. Même sur les grands débats qui impactent la région, ce qui ne fait que renforcer sa valeur.….Sauf….Sauf que la tribune de Dominique Pages sur le CPE vient bouleverser cette neutralité. Et pas tant sur le terrain du "pour ou contre le CPE", mais en passant à côté de tout ce que l'agitation actuelle autour de ce débat peut révéler.Les étudiants, lycéens, et autres ne sont pas dans la rue juste pour s'exprimer pour (ou contre d'ailleurs) le CPE. Il y a de manière évidente plein d'autres choses à lire dans les réactions actuelles, comme dans celles des banlieues (déjà oubliées ?).Tant que les explications resteront sur le terrain du "vous les jeunes (ou moins jeunes) n'avez rien compris, maintenant la concurrence est mondiale, c'est parti pour bosser 50h -payées 35- jusqu'à vos 75 ans si vous ne voulez pas être mangés tous crus par les petits chinois (resp. indiens)", le dialogue restera un dialogue de sourds. Peut-être faudrait-il réaliser que nos sociétés occidentales sont en train d'atteindre leurs limites, et que le jeunes n'ont pas forcément pour rêves d'acheter un 2 pièces puis une petite maison, puis une plus grande avec un beau garage pour mettre la BMW X5 et la smart qui auront succédé au Scenic, lui même ayant pris le relais de la Golf d'occasion.La croissance pour le plaisir de la croissance, sans se préoccuper du devenir de la planète, les épouvantails du différentiel de croissance avec les pays émergents, le travail pour l'argent (et pas pour contribuer a l'accomplissement des valeurs fondamentales d'êtres humains revenus d'un siècle d'emballement irraisonné…. Tout cela on l'entend en écoutant beaucoup de jeunes aujourd'hui, et certains l'articulent mieux qu'eux (qui le ressentent plutôt qu'ils ne l'expriment), et bien sur beaucoup mieux que moi. Le débat autour du CPE porte en trame beaucoup de cela.C'est juste pour cela que de ne présenter qu'une opinion, élégamment écrite mais néanmoins très formatée sur le fond est dommage - juste parce qu'elle décale le positionnement de SophiaNet."Isabelle (cadre) : "je ne compte plus le nombre d'amis de ma promo qui sont partis vivre à l'étranger""J'ai lu votre article qui résume les choses telle que ma génération de trentenaires les voit et voulais vous en remercier...En particulier la fin m'a interpellée : je ne compte en effet plus le nombre d'amis de ma promo d'HEC ou de mon école d'ingénieur, l'INSA Lyon, qui sont partis vivre à l'étranger parce que :- cette flexibilité tant décriée rend en fait les choses plus passionnantes (Ne serait-ce que l'état d'esprit des recruteurs : les DRH dans certains pays ne vous regardent pas comme un cas social quand vous changez régulièrement d'entreprises pour évoluer...)- entreprenariat y ait plus aisé (cas d'un de mes amis qui a crée sa SSII à Londres ou d'une amie qui préfère être restauratrice d'art au Canada qu'en France..)- la qualité de vie n'est pas en reste et certains pays sont plus ouverts socialement que la France...En fait, nous nous posons tous la question de partir..."Francine (consultante) : "un système d'assurance "tout risque" tellement lourd et la peur du changement"La France est un pays que j'aime beaucoup avec tant de possibilités mais en effet, elle possede un système d'assurance "tout-risque" tellement lourd et la peur du changement.Pourtant, le changement, la force de s'auto-critiquer sont les bases de l'innovation et de la survie. Sans le changement, on évolue pas vers une croissance mais on recule vers la sécurité.Tu te souviens peut etre de Proteus, de la mythologie grecque;"We know from Greek mythology that Proteaus was able to change his shape with relative ease - from a lion to a dragon to fire to flood. But what he did find difficult , and would not do unless seized and chained, was to commit himself to a single form"- Robert Jay Lifton "Proetean Man"Jean-Pierre Marlier (chef d'entreprise) : le rôle et la responsabilité des parents"J’accentuerais encore le rôle et la responsabilité des parents. On voit bien que les enseignants n’ont plus la même place dans la société qu’il y a, ne serait-ce que 50 ans. Alors qu’avant ils étaient respectés, et pouvaient être des références, ils ont maintenant souvent des images de « victimes », et on aurait presque envie de les applaudir d’enseigner à ces « jeunes » qui ne les louperont pas au moindre faux pas.Oui, il est important qu’un enseignant aide un élève à se révéler, qu’il lui apprenne à réfléchir, et l’abreuve de connaissances. Mais ils doivent eux-mêmes être soutenus par les parents. Et à quoi tout cela sert-il si les parents n’ont pas cette même envie ? L’ambition doit être donnée et expliquée par les parents, la notion de travail et récompense également.La vie est une jungle, et il faut se battre. Qui l’apprend aux jeunesLes parents d’aujourd’hui sont-ils vraiment des battants ? ne sont-ils pas eux-mêmes les premiers à avoir applaudi les 39, et 35h ?"

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