De beaux lendemains au Théâtre de Nice
Le Théâtre National de Nice accueille, du 6 au 8 décembre, « De beaux lendemains », l’adaptation théâtrale par Emmanuel Meirieu du roman de Russel Banks. Une dense et émotionnelle construite autour de l’accident d’un car scolaire, qui a coûté la vie à quatorze enfants. Cette pièce qui revendique le fait de jouer sur l’émotion qui gagne les spectateurs, est construite autour de quatre témoignages successifs qui montrent la dérive de quatre vies humaines, comme un écho tragique à l’accident.
4 témoignages poignants vont se succéder sur les lieux d'un terrible drame (DR)
Adaptation théâtrale du bouleversant roman de Russel Banks déjà porté à l’écran par Atom Egoyan, primé à Cannes en 1997, De beaux lendemains sera jouée jusqu’à samedi au Théâtre National de Nice. La pièce d’Emmanuel Meirieu est une œuvre dense et émotionnelle construite autour de l’accident d’un car scolaire, survenu dans l’hiver blanc de l’Est américain, qui a coûté la vie à quatorze enfants. La pièce est composée de quatre témoignages successif écrits à la première personne : ceux de deux des survivantes, la conductrice du car et une adolescente et ceux d’un père meurtri par la mort de ses deux enfants et d’un avocat new-yorkais venu défendre les parents des victimes. Le décor est le lac gelé où le bus s’est crashé tandis qu’au centre de la scène est installé un micro sur pied auprès duquel les 4 personnages, revenant pour la première fois sur les lieux du drame, viendront témoigner tour à tour. Des témoignages qui montrent la dérive de quatre vies humaines, comme un écho tragique à l’accident.
Une émotion revendiquée
Lors de ces prises de paroles, le micro est un accessoire privilégié. Certains en ont peur et font sans, tandis que d’autres s’en saisissent et cela donne accès à une palette supplémentaire pour faire parler l’émotion de ce drame. Une émotion totalement revendiquée par Emmanuel Meirieu qui souhaite que les gens pleurent et estime même que leurs larmes sont sa récompense. S’il n’a pas peur d’aller vers le mélodrame, il veille tout de même à rester sobre et délicat et à ne pas sombrer dans la vulgarité en cherchant à tirer ces larmes à tout prix. Le texte est d’ailleurs suffisamment puissant pour toucher le public et porter cette émotion. Un texte qui fait également de ce car scolaire la métaphore d’une société qui sacrifie ses enfants, tout en symbolisant aussi la prise du pouvoir par une nouvelle génération, notamment lorsque la jeune fille, seule rescapée du drame, finit par terrasser l’avocat et par accabler son père avec qui elle partage un terrible secret. Pas étonnant dès lors que l’on écoute souvent figé ce récit bouleversant qui transforme cette pièce en un spectacle choc.
De beaux lendemains – Théâtre Nationale de Nice – Salle Pierre Brasseur – Promenade des Arts – Nice. Jeudi 6 décembre à 19h30, vendredi 7 et samedi 8 décembre à 20h30.
