Débat public sur ITER : réussir l'intégration dans la région et dans la société

Posté mar 04/07/2006 - 00:00
Par admin

Conclusions du débat public sur le projet d'International Thermonuclear Experimental Reactor : accord majoritaire pour accueillir ITER en Provence mais avec des conditions à respecter (maîtrise des impacts et des risques, information et concertation dans la durée).

Les conclusions du débat public sur ITER, le projet de l'International Thermonuclear Experimental Reactor qui doit être mené sur le site de Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône ? Elles ont été données récemment à Cadarache. Le président de la CNDP (Commission Nationale du Débat Public), Yves Mansillon a présenté récemment à Marseille le bilan d'un débat sur ITER qui avait commencé le 16 janvier et s’était terminé le 6 mai 2006. En résumé, un accord majoritaire pour accueillir ITER en Provence s'est dégagé, mais avec des conditions à respecter."Sur le fond, et contrairement à ce que certains avaient craint, ou dénoncé à l’avance, le débat public s’est déployé et a véritablement porté sur tous les aspects du projet : sur la nécessité de ce projet et ses justifications, sur les caractéristiques de la machine, sur ses enjeux de long terme (la recherche, les options générales en matière énergétique), sur ses effets dans la région", a noté Yves Mansillon. "A cet égard, s’il semble bien exister un accord très majoritaire pour accueillir ITER en Provence, beaucoup d’intervenants, qu’il s’agisse d’institutions ou de particuliers, ont mis l’accent sur les conditions à respecter : la maîtrise des impacts et des risques, le besoin d’information et de concertation dans la durée ; s’il fallait résumer toutes ces conditions en une seule formule, ce serait l’intégration d’ITER dans la région et dans la société".Quelques points de contestation ont été développés. Ils portent principalement sur le coût jugé démesuré du projet (plus de 10 milliards d'euros), sur l'inadéquation avec les besoins d'aujourd'hui qui iraient plus vers les énergies renouvelables et sur le doute quant aux promesses de la fusion thermonucléaire.Àutre question abordée : celle de l'emploi. Il y a quelques années, on avait laissé espérer la création de dizaines de milliers d’emplois. Ce sont des chiffres plus réalistes qui ont été présentés lors du débat, chiffres qui n'ont pas été contestés : pour la phase de construction 500 emplois directs et 3 000 emplois indirects dont 1 400 en région Provence Alpes Côte d’Azur ; en phase d’exploitation 1 000 emplois directs et 3 000 indirects dont 2 400 en PACA. L'ouverture de l'école internationale, considérée par certains comme "élitiste" a également été discutée tout comme les perturbations apportées à la circulation des riverains ou les risques de spéculations sur les terrains ou encore les possibles perturbations des réseaux eu égard à la consommation en eau et en électricité d'ITER.Après la publication du bilan du débat public, la prochaine étape est maintenant la prise de décision. Le responsable du projet dispose de trois mois au maximum pour prendre et rendre publique sa décision quant aux suites données au projet. Une décision qui se doit d'être motivée par rapport aux questions et préoccupations apparues pendant le débat. Quant à ITER, il n'entrerait pas en fonction avant 2016. Destiné à reproduire la réaction physique -la fusion - que produisent le soleil et les étoiles et de produire ainsi une énergie sans fin, c'est au moment de sa mise en fonction qu'il sera possible de voir si le pari engagé aujourd'hui est gagné ou non.

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