Déchets : la Côte d'Azur dans le mur !

Posté ven 17/07/2009 - 10:30
Par admin

Déchets : la Côte d'Azur dans le mur !

Pour la Côte d'Azur, le mur c'est pour ce soir ! Le mur des déchets. Car c'est aujourd'hui le dernier jour pour la décharge de La Glacière à Villeneuve Loubet. Si l'on peut se réjouir, pour les riverains, de cette fermeture (ils ont d'ailleurs prévu une fête ce soir, vendredi 17 juillet), le problème pour le département et particulièrement pour le secteur Cannes-Grasse c'est qu'il n'y a pour l'instant aucune solution de remplacement dans le périmètre départemental. Où déposer les quelque 300.000 tonnes de déchets annuels qui étaient enfouis à La Glacière ? La question se pose désormais d'une façon cruciale. Avec la mauvaise promesse de temps difficiles pour les prochaines semaines et d'une explosion des factures d'enlèvement des ordures ménagères pour les particuliers ou de déchets pour les entreprises.

 

25 semi-remorques quotidiens pour les Bouches-du-Rhône

 

Pour l'instant, la seule alternative ficelée en dernière minute, consiste à déposer les déchets azuréens dans un département voisin. Ainsi, à partir du 18 juillet, chaque jour 1.000 tonnes soit 25 semi remorques de déchets iront probablement se présenter au CET de Septèmes les Vallons dans les Bouches-du-Rhône. Ce qui veut dire aussi pour une partie des habitants de l'Ouest du département et pour les entreprises des coûts importants supplémentaires pour l'évacuation des déchets (le coût facturé par Veolia pour la tonne de déchet enlevée passerait de 75 € à 125€, soit une augmentation de l'ordre de 66% !).

 

Le centre de Valorisation Matière et Energétique projeté sur la commune de Mandelieu, ayant été abandonné, il n'y a pour l'instant aucun plan B. Alors que voilà des années, des institutions comme la CCI Nice Côte d'Azur qui se souvenait de l'épisode de la fermeture du Jas de Madame en 2000, sonnaient l'alerte, aucun solution n'a pu être dégagée. Or, dans ce domaine, compte tenu des législations, il faut de 3 à 4 ans pour trouver et aménager un site de remplacement.

 

Pas de plan B pour parer à l'arrêt du projet Barbossi à Mandelieu

 

Des voix s'élèvent aussi pour regretter l'arrêt du projet de Barbossi à Mandelieu d'un centre de Valorisation Matière et Energétique. Un dispositif qui, est-il précisé, n'a rien de commun avec le centre d'enfouissement de la Glacière. Depuis plus d'un an une équipe pluridisciplinaire importante de paysagistes, d'architectes, d'ingénieurs, d'équipementiers internationaux et de techniciens spécialisés dans la préservation des espèces protégées s'était employée avec Veolia à dégager les solutions les plus pertinentes avec pour maître mot "0 nuisances : 0 odeurs, 0 goélands, 0 envols.

 

Il s'agissait d'une plateforme de très haute technologie qui intègrait les plus récentes évolutions en matière de valorisation et d’élimination des déchets dans le but de préserver l’environnement et de s’intégrer dans le paysage. Ce projet global destiné à traiter annuellement environ 320.000 tonnes de déchets des Alpes-Maritimes avait pour objectif un recyclage maximum pour un stockage minimum. Sur les déchets réceptionnées, seuls en moyenne 35% de résiduels étaient enfouis.

 

Devaient ainsi voir le jour sur ce site :

  • Une unité de pré-tri des ordures ménagères et des déchets fermentescibles ;
  • Une unité de tri et de recyclage de déchets industriels et de déchets de chantiers ;
  • Une unité de bio-méthanisation des fractions fermentescibles permettant de générer de l’énergie électrique ;
  • Une unité de mise en balles des résidus de process ;
  • Une Installation de Stockage de Déchets Non dangereux (ISDND) calibrée pour la fraction résiduelle.

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Outre une valorisation matières (supérieure à 50.000 tonnes), et une production de combustibles solides de récupération à destination des cimentiers du département (besoins estimés 40 000 tonnes environ), les installations prévoyaient de générer également :

  • De l’électricité issue des gaz de la bio méthanisation pour 1,8 MW
  • De l’électricité issue de la toiture photovoltaïque pour 1,4 MW.

 

Un gros travail qui, évidemment, pourrait ne pas être perdu et servir pour une implantation sur un autre site. Mais ce qui pose toujours la même question : où ?

 

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