Déchets urbains : le fiasco de La Glacière

Posté lun 15/05/2000 - 00:00
Par admin

Avec l'annulation de l'arrêté préfectoral autorisant l'exploitation de la décharge de La Glacière, l'ouest du département se retrouve avec 270.000 tonnes de déchets annuels sur les bras.

L'affaire des déchets des Alpes-Maritimes tourne au désastre. '270.000 tonnes de déchets annuels sur les bras', titrait récemment le quotidien Nice-Matin suite à la fermeture de la décharge du 'Jas-de-Madame' à Villeneuve Loubet, et aux menaces qui planaient sur le site de remplacement, celui de La Glacière. La fermeture du Jas-de-Madame n'avait pourtant rien d'imprévisible. Elle était décidée depuis des années. Mais elle avait toujours été repoussée faute de solution de remplacement solidement accrochée.Le plus mauvais scénarioA trop traîner, l'échéance a finalement été atteinte. Cette fois le 'Jas-de-Madame', arrivé à totale saturation, a bel et bien été fermé, laissant les communes et les syndicats intercommunaux face à leurs responsabilités. Tandis que la solution de repli, celle de la décharge de La Glacière qui devait recevoir 270.000 tonnes de déchets annuels, a montré qu'elle était mal arrimée. La porte s'est ainsi brutalement refermée la semaine dernière. Le Tribunal Administratif a annulé l'arrêté préfectoral datant du 5 octobre 1999 et autorisant la société Sud-Est assainissement Services à exploiter 'un centre de déchets ménagers et assimilés au lieu dit 'vallon de la Glacière'.'Les juges administratifs ont estimé que l'enquête publique nécessaire pour une telle ouverture comportait des 'lacunes essentielles' et que, s'il y avait urgence à ouvrir un nouveau site, l'urgence ne signifiait pas de faire n'importe quoi…Avec l'annulation le 28 mars dernier du plan départemental d'élimination des ordures ménagères (le département 'produit' un million de tonnes de déchets par an, dont une partie est traitée par les usines d'incinération de Nice et d'Antibes), les Alpes-Maritimes se retrouvent devant le plus mauvais scénario possible : devoir, dans l'urgence, trouver des solutions durables pour l'élimination des déchets alors qu'aucune commune ne veut sur son sol de décharge et qu'il n'est guère envisageable, pour une question de coûts, d'aller transporter ces déchets dans des endroits trop lointains.Le BTP craint pour ses chantiersLe problème touche particulièrement les communes de l'ouest du département (une quarantaine n'ont pas de solution de secours). Il risque de perturber non seulement la vie des habitants qui ne peuvent plus notamment évacuer leurs 'encombrants', avec parallèlement la menace de voir se multiplier de nouveau les décharges sauvages. Mais le problème inquiète beaucoup aussi les entreprises du BTP qui craignent d'avoir à arrêter les chantiers faute d'endroits ou déposer les déchets…Les solutions ? Elles ne sont pas évidentes sur le court terme. Le préfet, Jean-René Garnier, organise mardi 16 mai une réunion de travail pour étudier des solutions de remplacement. Tandis que Sud-Est Assainissement compte déposer un nouveau dossier à la préfecture d'ici le 15 juin pour l'exploitation de La Glacière. Mais 270.000 tonnes de déchets dont personne, jusqu'à présent n'a voulu, cela ne se case pas comme cela. Faute d'être prévoyants, les élus sauront-ils se montrer réalistes ?

Ajouter un commentaire