Démographie : la photo de la France 2003 signée Insee

Posté ven 20/02/2004 - 00:00
Par admin

Un total de 61,7 millions de Français au 1er janvier 2004, des naissances stables l'an dernier, mais des décès en hausse en raison de la canicule, un nombre de mariage en baisse mais des Pacs qui progressent : ce sont les grandes caractéristiques du bilan démographique 2003.

Si les chiffres données hier par l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) dans son bilan démographique 2003 sont encore provisoires, il n'en donnent pas moins un instantané très actualisé de la population française et de son évolution récente. Qu'y apprend-on (voir le "Bilan démographique 2003 : Stabilité des naissances, augmentation des décès") ? D'abord que le nombre d'habitants au 1er janvier 2004 est évalué à 61,7 millions. Ensuite résume l'Insee :"En 2003, les naissances restent stables, malgré la baisse du nombre de femmes ayant de 20 à 40 ans".550.000 décès et 792.600 naissancesOn y trouve le grand coup de sabre de la canicule de l'été. L’année 2003 est ainsi marquée par une hausse sensible du nombre de décès" : 550 000 décès en France métropolitaine contre 534 000 l’an dernier. " Un tel niveau n’a pas été atteint en France métropolitaine depuis 1985. La canicule du mois d’août 2003 en est à l’origine. En 2003, avec 792 600 naissances pour 560 300 décès, l’accroissement naturel s’établit à 232 300 personnes. Il diminue donc pour la troisième année consécutive, du fait de la stabilité des naissances et de la hausse des décès".Quelques données intéressantes aussi. Sur le solde migratoire. "Contrairement à la tendance des années précédentes, le solde migratoire recule également : il est estimé à 57 000, soit 10 000 personnes de moins qu’en 2002. L’ensemble de ces évolutions se traduit par un moindre accroissement de la population : + 289 300 contre + 316 500 en 2002". Autre caractéristique : le vieillissement de la population qui se poursuit. "Au premier janvier 2004, les personnes de 65 ans ou plus représentent 16,2 % de la population totale contre 14,6 % en 1994. Sur la même période, la part des moins de 20 ans a diminué de 26,7 % à 25,3 %.".Les mariages diminuent, les PACS augmententLes naissances se sont stabilisées à un niveau élevé, en dépit du fait qu'entre 2002 et 2003, le nombre de femmes de 20 à 40 ans a diminué au même rythme qu’un an auparavant (- 0,4 %). "Si les naissances se maintiennent à ce niveau, c’est que les femmes continuent à avoir en moyenne plus d’enfants qu’au cours des années quatre-vingt-dix, expliquent Aline Desesquelles et Lucile Richet-Mastain, qui ont signé l'enquête. La part des naissances hors mariage continue de progresser : elle atteint 45,2 % en 2003 contre 41 % cinq ans plus tôt.Le nombre de mariages, lui, diminue, confirmant la tendance des années 2001 et 2002. "Après l’envolée du nombre des mariages en 2000 - plus de 300 000 -, la baisse amorcée en 2001 se confirme. En 2003, 280 300 mariages ont été célébrés, soit 6 000 de moins que l’année précédente (-2,1 %) et un niveau comparable à celui de 1998." Le Pacs, parallèlement monte en puissance. "Créé fin 1999, le pacte civil de solidarité (Pacs) prend de plus en plus d’ampleur. Après un léger tassement en 2001, 25 000 Pacs ont été signés en 2002. Le succès croissant se confirme sur les neuf premiers mois de 2003, avec déjà 21 000 Pacs conclus. "La France bénéficie d'une situation privilégiée en EuropeDonnée également intéressante : la position démographique de la France dans l'Europe. "La population de la France se situe au deuxième rang des pays européens, derrière l’Allemagne (82,5 millions d’habitants au 1er janvier 2004) et juste devant le Royaume-Uni (59,5 millions). Elle rassemble 16 % des habitants de l’Europe des Quinze et 13 % de la future Europe élargie à 25 pays. En 2003, la population française a augmenté à un rythme plus élevé que celui de l’ensemble de l’Europe des Quinze (+ 4,7 contre + 3,4 pour 1000)".Démographiquement parlant, la France bénéficie d'ailleurs d'une situation tout à fait privilégiée en Europe. "La situation de la France est ainsi exactement inverse de celle de l’Union européenne, pour laquelle le solde migratoire explique les trois quarts de l’augmentation de la population. En 2003 comme en 2002, les populations de l’Allemagne, de l’Italie et de la Grèce n’augmentent que grâce à un solde migratoire positif. Parmi les pays adhérents, c’est aussi le cas de la République tchèque, de la Slovénie et de la Slovaquie. Si l’on excepte Chypre et Malte, dans tous les autres pays adhérents le solde migratoire est soit négatif soit insuffisant pour compenser l’excédent des décès sur les naissances et la population de ces pays décroit", remarque l'Insee. Des éléments de base plutôt réconfortants pour les Français.

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