Développement économique de la Côte : l'emploi au régime maigre

Posté mar 02/03/2004 - 00:00
Par admin

Les résultats 2003 de CAD (Côte d'Azur Développement) présentés par son président Jean-Pierre Mascarelli (photo Une) témoignent d'un fort ralentissement des décisions de création d'emploi : 43 projets d'investissement d'entreprise pour 846 emplois créés dans les 3 ans.

Les résultats de CAD reflètent les difficultés que traverse actuellement l'emploi high tech sur la Côte et partout en France. Présentés la semaine dernière par son président Jean-Pierre Mascarelli, dans la Telecom Valley Gallery, en plein 3GSM Congress, ils sont en forte baisse en terme d'emplois décidés. Ces statistiques comptabilisent les emplois que toutes les sociétés dont CAD a favorisé en 2003 l'implantation, l'extension ou la création sur la Côte d'Azur s'engagent à créer dans les trois ans. Et sur ce point précis de l'emploi, les chiffres sont en chute libre, même si les décisions de création et d'implantation sont plus nombreuses que les années précédentes. Ainsi, à 43 nouvelles décisions d'investissements ne sont associés que 864 emplois directs décidés. Loin de la moyenne de 1.400 emplois annuels qui avait été fixée à CAD et des chiffres de l'an dernier qui ont pu monter à 1.318.Une montée des créations et expansions endogènesLes effort de Côte d'Azur Développement, agence de promotion territoriale souvent donnée en exemple par la Datar, ne sont évidemment pas en cause. La conjoncture s'est retournée. Comme le notait Jean-Pierre Mascarelli, "les nouvelles décisions d’investissement sont pour la plupart sous-dimensionnées par rapport aux bilans précédents. Cette tendance au sous-dimensionnement des projets se retrouve dans la plupart des régions françaises". En 2003 sur la Côte, hormis Amex et son centre de traitement de voyages pour IBM à Sophia (300 emplois prévus dont 200 déjà créés sur la seule première année), les créations ne dépassent pas les 50.Il est d'ailleurs à noter que quelques uns des plus gros projets de création ou d'expansion sont "endogènes" c'est-à-dire développées par des entreprises ou des start-up de la technopole. Ainsi pour Open Plug qui, après avoir assuré sa levée de fonds, table sur 50 emplois dans les trois ans, pour Temex (40 emplois), pour OKDAK, le récent prix de l'innovation de la Telecom Valley qui prévoit 40 emplois à Valbonne, pour Metrix Systems (30 emplois), Visteon (25 emplois), R-Cast, primé à Tourism@ (10 emplois), Neion Graphics (6 emplois), etc. La moyenne reste cependant à de petites structures entre 5 et 15 emplois voire parfois moins.Comme les années précédentes, les Etats-Unis (près de 400 emplois dont les 300 d'Amex) et la France (210 emplois ) restent les deux premières sources très largement majoritaires des emplois créés. L’Allemagne, qui jusqu’à présent occupait une place importante, notamment avec l'arrivée de SAP, est plus en retrait (25 emplois décidés à peine, au même niveau que l'Autriche qui bénéficie il est vrai de l'effet Newlogic). Les destinations nordiques sont, quant à elles, des valeurs sûres depuis plusieurs années et les résultats 2003 le confirment : 55 emplois pour la Suède, 30 pour la Finlande et 15 pour la Norvège. La Grande-Bretagne est à un niveau ridiculement bas si l'on considère le nombre de liaisons aériennes et de résidences secondaires britanniques sur la Côte (19 emplois décidés) tout comme l'Italie si proche (15 emplois).L'hégémonie des NTIC battue en brècheEn termes sectoriels, l’hégémonie des NTIC est moins évidente qu’en 2002 (mais il faut évidemment prendre ces statistiques comme une tendance). Ce secteur représente 48,6% des décisions d’investissements au lieu de 78% en 2002. Les Sciences du Vivant continuent de stagner du fait notamment du petit nombre de projets dans ce secteur, au niveau mondial (3%). A signaler, l’émergence de projets d’implantations dans des secteurs nouveaux tels le nautisme, l’environnement ou le tourisme. En terme de répartition géographique des décisions d’investissements obtenus en 2003 la CASA se place en tête, grâce à Sophia, avec 26 implantations, suivie de la CANCA (Nice) avec 10 dossiers, la CARF (Menton) et l’aire cannoise 3 et la CAPAP (Grasse), une implantation.Pour 2004, CAD reste très prudent. L'objectif de 1.400 emplois décidés dans l'année ne devrait pas être atteint non plus cette année (la barre est placée à 1.000). Tandis que la structure même de CAD devrait beaucoup évoluer cette année. Il est notamment envisagé, au travers de la création du nouveau Syndicat mixte SAM (Sophia Alpes Maritimes) un regroupement des structures de promotion du département que sont CAD pour le développement économique et le CRT pour le tourisme.

Jean-Pierre  Largillet

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