Dominique Fache : "Sophia Antipolis a besoin de sa Fondation!"

Posté mer 03/04/2013 - 09:00
Par admin

Succédant à Pierre Laffitte à la présidence de la FSA, Dominique Fache a présenté, sur le thème de "Décodons le futur", un projet stratégique axé sur la création de lien social dans une technopole à la fois laboratoire d'idées et vecteur d'innovation. Reste, pour la Fondation, à retrouver un budget à la hauteur de ses légitimes ambitions.

Dominique Fache : "Sophia Antipolis a besoin de sa Fondation!"

 

S'il a quitté la présidence, Pierre Laffitte n'en reste pas moins très actif aux côtés de Dominique Fache, le nouveau président de la Fondation Sophia Antipolis.

Son élection à la présidence de la Fondation Sophia Antipolis, début janvier, tenait de l'événement historique : c'était le symbole du passage de relais, à l'âge de…88 ans, de Pierre Laffitte, le père de la technopole, qui assurait la présidence de la FSA depuis sa fondation en 1984. Un passage de relais dans la continuité. Président d'Enel Russie, Dominique Fache, que Pierre Laffitte a lui-même souhaité voir lui succéder, connait bien la première technopole d'Europe. Il a été lui aussi un des acteurs de sa naissance ayant notamment pris en charge dans les premières années l'animation culturelle, un des éléments essentiels de la "fertilisation croisée", ce grand brassage entre culture, art, science et technologies qui ouvre les portes à l'innovation.

"Décodons le futur"

Dominique Fache s'était toutefois accordé le temps de la réflexion pour "élaborer un projet stratégique sur le rôle de la Fondation Sophia Antipolis et son indispensable interaction avec les différents acteurs de la technopole." Avant toute déclaration, il avait attendu que ce document soit présenté au Conseil d'administration de la Fondation. C'est ce qui a été fait vendredi, en présence du préfet des Alpes-Maritimes Christophe Mirmand, membre du comité au titre de représentant de l'Etat.

De ce document intitulé "Décodons le futur", on retiendra en premier lieu un regard sur les fondations des autres technopoles de la planète. Sur cent parcs dans le monde, 20,5% sont pilotés par des fondations privées (les autres le sont à près de 30% par des sociétés, par les Etats à 6,8%, les universités à 6,8%...) avec des budgets de 3 à 4,5 M€. La Fondation Sophia Antipolis qui pour sa part a connu une forte baisse de budget ces dernières années (elle a dû licencier l'an dernier la moitié de ses effectifs), tourne actuellement avec environ 700.000 euros annuels. Bien en deçà donc des ratios mondiaux.

"L'originalité de Sophia Antipolis réside dans son soft"

Dominique Fache a ensuite cherché à répertorier les différentes fonctions de la Fondation Sophia Antipolis. D'abord une fonction animation. Il s'agit d'animer la communauté des chercheurs, étudiants, entrepreneurs, associations, partenaires, collectivités…, la structurer à travers les clubs, les réseaux, les partenariats, la mise en relation et d'assurer la communication vers l'extérieur. Cette fonction se traduit en termes d'actions entrepreneuriales qu'elle a montées comme Sophia Café, Matinales des Pôles, Cartes Blanches….ou culturelles (concerts de midi, cercle Philo-Sophia, etc) ou encore scientifiques et pédagogiques.

"Il faut bien se rappeler que l'esprit initial de Sophia Antipolis n'était pas celui d'une zone d'activité", insiste Dominique Fache. "L'originalité de la technopole n'a jamais résidé dans le "hard" mais dans son "soft". Dans tout ce qui est immatériel. Ce qui est d'ailleurs le plus difficilement finançable. Mais c'est ce qui lui a permis de créer 35.000 emplois directs. Il faut également se souvenir que Sophia est né dans un monde sans Internet. Nous comptons aussi accélérer le mouvement que nous avons déjà engagé à travers notre site Internet et nous servir de plus en plus des médias sociaux pour l'animation avec notamment le développement, en relation avec Inria Sophia, du réseau social open source MyFSA, premier réseau social d'une technopole."

"Je suis convaincu que Sophia a besoin de sa Fondation"

En dehors de l'animation, la Fondation assure aussi d'autres fonctions autour de l'international, de l'accueil des délégations étrangères, des projets européens, de l'innovation et de la prospective. Sur tous ces points, Dominique Fache a des idées. "Nous pourrions organiser chaque année les "Assises de Sophia" avec la remise de Sophia d'or pour les meilleures entreprises, les meilleurs chercheurs.

Nous voudrions développer l'université et mettre par exemple en place une université numérique de l'énergie autour des compétences existantes comme l'Ecole des Mines, l'Adème, le CSTB, l'Inria, SKEMA, le Club de Nice. Nous voulons créer du lien social, faire en sorte que Sophia soit un laboratoire d'idées et un vecteur d'innovation, jouer les réseaux internationaux, les liens écoles-entreprises. Pour tout cela, je suis convaincu que Sophia a besoin de la Fondation", plaide Dominique Fache.

Reste à connaître les moyens dont il pourra disposer pour mettre en œuvre ce plan stratégique dont il reste à préciser les nouvelles actions. L'objectif est d'arriver à un budget annuel de 2 M€ avec un tiers de sponsoring, un tiers de subventions des collectivités locales et un autre tiers de ressources propres, notamment à travers les projets et études européens que conduit la FSA (217.000 euros réalisés en 2012 à ce titre et plus de 400.000 euros inscrits en recette au budget 2013).

Car au départ, la Fondation avait pu bénéficier de moyens solides à travers la vente de terrains pour les entreprises. Ce qui lui avait permis de monter des événements de haut niveau. Des temps révolus depuis longtemps. Au fil des ans, la Fondation a dû vendre peu à peu son patrimoine pour subsister et n'a plus pu soutenir l'organisation de grands événements. Aujourd'hui, retrouver un budget à la hauteur des ambitions, sera sans doute le premier challenge qu'aura à affronter le nouveau et premier président de l'après Pierre Laffitte.

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