Du plein chômage au plein emploi, selon Nicolas Baverez (Les Echos)

Publié par Les Echos, l'article de Nicolas Baverez sur le chômage, "Du plein chômage au plein emploi", ouvre une vision non conventionnelle sur ce mal qui mine aujourd'hui la société française. L'auteur fulgurant de "La France qui tombe" sait appuyer là ou cela fait mal. "La France présente un saisissant contraste entre d'un côté les ravages économiques et sociaux qu'opère le chômage et de l'autre le mélange d'impuissance et d'indifférence dont témoignent à son égard tous les gouvernements", écrit-il, soulignant que le comble du cynisme avait été atteint récemment.Les causes du chômage français Nicolas Baverez tente de les décortiquer : la politique monétaire du franc fort et de l'euro fort, associée à un chômage d'offre (rétrécissement accéléré de la base productrice marchande, éviction du secteur privé par le secteur public, baisse de la durée du travail et augmentation de son coût). Ce à quoi s'ajoute "un chômage d'adaptation, lié à une faible mobilité et à l'arrêt de l'innovation technologique et sociale, qui découle de l'implosion du système éducatif (15 % d'illettrés, 161.000 jeunes sans qualification, 40 % d'étudiants sans diplômes), de la surexpansion du secteur public (le nombre de fonctionnaires a crû de 28 % depuis 1990), d'une balance migratoire qui repose sur l'importation de travailleurs non qualifiés et sur l'exportation des cerveaux". Les solutions pour Nicolas Baverez découlent de ce constat : refonte de la régulation économique de l'Euroland, reconstitution de la base productive de l'économie française, reconfiguration de la protection sociale, le « welfare » ayant vocation à évoluer vers le « workfare ». Des vues en tout cas toniques.