Up-e : down ?

Posté mer 17/01/2001 - 00:00
Par admin

A Sophia Antipolis, la bourse électronique des start-up avait porté les aspirations d'une génération de nouveaux entrepreneurs. Son sort va se jouer aujourd'hui au Tribunal de commerce.

Est-ce la fin d'Up-e, qui va se jouer mercredi 17 janvier au Tribunal de commerce avec la finalisation d'une procédure de liquidation ? La bourse des start-up, touchée de plein fouet par l'e-krach d'avril 2000, va-t-elle pouvoir éviter le naufrage ? Les responsables de cette société créée et installée à Sophia Antipolis, assurent que rien n'est encore décidé. Mais les faits et les dernières évolutions du marché laissent à penser que la marge de manœuvre du fondateur et principal actionnaire, Christophe Dupont, est étroite.En cessation de paiement depuis fin décembreAinsi une procédure de licenciement collectif a été engagée fin novembre. Compte tenu des préavis il n'y aura plus d'employés début février (la société au plus fort de la vague a compté près de dix personnes). Le directeur général, Olivier Mercoli, a démissionné à la mi-décembre et se trouve désormais sur Paris (mais il sera à Grasse mercredi). Fin décembre 2000, nouveau signe très négatif : la société s'est mise en cessation de paiement. Tout semble donc s'acheminer vers la liquidation, sauf retournement de situation de dernière minute.Ce qui arrive à Up-e aujourd'hui est très symbolique de la nouvelle donne de la Net-économie. Fondée en mars 2000, la start-up a porté les aspirations de toute une génération de nouveaux entrepreneurs (voir l'article 'Up-e.com, fille de start-up'). Elle avait pour but de mettre en relation, à travers un site Web, les porteurs de projets avec les investisseurs. Parallèlement, elle avait monté les rendez-vous de la nouvelle économie. Chaque premier jeudi du mois, elle rassemblait au Sun City Café de Sophia Antipolis, tous ceux que les feux d'Internet et des grands bouleversements induits par les NTIC attiraient. Ces rendez-vous très conviviaux où chacun faisait son 'networking', la société les organisaient également, en même temps et sur les mêmes thèmes à Paris.Une page d'histoire de la nouvelle économieLe succès, en terme de notoriété, avait été immédiat. Très médiatisée au niveau national, Up-e, en pleine euphorie start-up, a vu affluer les projets. En neuf mois d'activité, elle en a reçu environ 4.000. Les investisseurs s'y sont également intéressés. Mais, en terme d'efficacité, ce fut un échec patent : pas une seule levée de fonds effectuée sur des projets de start-up dont certains étaient jouables même si beaucoup tenaient du style 'lavache.com'.Entre-temps, l'e-krach d'avril avait changé le paysage et rendu les investisseurs beaucoup plus frileux. Une tentative a été faite de trouver un nouveau marché avec Up-merger qui visait les fusions-acquisitions. Le principe étant le même : celui d'une mise en relation à travers le site Web. Mais sur ce secteur également, la tempête souffle depuis la fin de l'année dernière.Up-e, qui n'a pas réussi non plus à lever de fonds pour assurer sa propre croissance, pourra-t-elle continuer ? Existe-t-il une possibilité de reprise (le nom de Pastor a circulé) ? Le concept était-il viable au départ ? L'est-il encore aujourd'hui ? Up-e sera-t-elle le premier grand échec du phénomène start-up azuréen ? Au tribunal de commerce de Grasse, c'est en tout cas une page de l'histoire de la nouvelle économie française qui risque d'être tournée.

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