Up-e : l'échec du concept de bourse aux start-up

Posté ven 26/01/2001 - 00:00
Par admin

La société sophipolitaine, qui avait porté les espoirs de toute une nouvelle génération d'entrepreneurs, devrait éviter la liquidation en tentant de trouver un repreneur.

Comme d'autres étoiles de la Net-économie (Clust.com, Alidoo.com, Stoody, Wakama, Redgift, et une dizaine d'autres) la start-up sophipolitaine Up-e n'a pas résisté à l'e-krach d'avril 2000. Up-e avait été d'autant plus touchée par l'éclatement de la 'bulle Internet' qu'elle avait ouvert en avril 2000 sur un concept de bourse aux start-up. C'est le premier échec retentissant que connaît la nouvelle économie sophipolitaine.En cessation de paiement depuis fin décembreDu même coup, en dépit d'un succès de notoriété, elle n'a pas pu réussir de levée de fonds. Elle n'a même pas pu lever de fonds pour elle-même et s'assurer quelques mois de tranquilité, histoire d'attendre une reprise. Et si le Tribunal de commerce, qui a traité son dossier le 17 janvier dernier, ne devrait pas prononcer sa liquidation, c'est que la société reste en négociation avec des repreneurs et qu'elle pourrait continuer sous une autre forme.Mais Up-e version 2000, en plein engouement start-up, aura vécu. Depuis fin novembre, c'était le decrescendo. Une procédure de licenciement économique avait alors été engagée. Compte tenu des préavis, il n'y aura plus d'employés début février (la société au plus fort de la vague a compté près de dix personnes). Le directeur général, Olivier Mercoli, avait quitté la société à la mi-décembre et se trouve désormais sur Paris où il continue la recherche d'un repreneur. Fin décembre 2000, malaise plus grave : la société se mettait en cessation de paiement et risquait fort de courir tout droit à la liquidation pure et simple.L'aventure des 'first Thursday' sophipolitainsCe qui arrive à Up-e aujourd'hui est très symbolique de la nouvelle donne de la Net-économie. Fondée en mars 2000, la start-up a porté les aspirations de toute une génération de nouveaux entrepreneurs (voir l'article 'Up-e.com, fille de start-up'). Elle avait pour but de mettre en relation, à travers un site Web, les porteurs de projets avec les investisseurs.Parallèlement, elle avait monté les rendez-vous de la nouvelle économie. Chaque premier jeudi du mois, elle rassemblait au Sun City Café de Sophia Antipolis, tous ceux que les feux d'Internet et des grands bouleversements induits par les NTIC attiraient. Ces rendez-vous très conviviaux, ces 'first thursday sophipolitains' où chacun faisait son 'networking', la société les organisaient également à Paris, en même temps et sur les mêmes thèmes.Une page d'histoire de la nouvelle économieLe succès, en terme de notoriété, avait été immédiat. Très médiatisée au niveau national, Up-e, en pleine euphorie start-up, a vu affluer les projets. En neuf mois d'activité, elle en a reçu environ 4.000. Les investisseurs s'y sont également intéressés. Mais, en terme d'efficacité, ce fut un échec : pas une seule levée de fonds effectuée sur des projets dont certains étaient jouables même si beaucoup tenaient du style 'lavache.com'.Entre-temps, l'e-krach d'avril avait changé le paysage et rendu les investisseurs beaucoup plus frileux. Une tentative a été faite de trouver un nouveau marché avec 'Up-merger' qui visait les fusions-acquisitions. Le principe était le même : celui d'une mise en relation à travers le site Web. Mais sur ce secteur également, la tempête souffle depuis la fin de l'année dernière.Up-e, en attendant ses repreneurs, devrait maintenant essayer de continuer à petite vitesse sur le créneau de l'innovation, plutôt que sur celui des 'dotcoms' qui s'est effondré. Ce sera de toute façon la fin de la bourse électronique des start-up. Une page de l'histoire de la nouvelle économie qui se tourne. Déjà.

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