EDHEC Research Day à Nice : quand les enseignants-chercheurs viennent éclairer le débat public
Si vous vous intéressez à l'actualité et que vous cherchez à comprendre comment le monde change aujourd'hui, voilà une journée à ne pas manquer : l'EDHEC Research Day, une journée de conférences qui sera organisée demain, jeudi 16 octobre de 8h30 à 19 heures, pour la première fois sur le Campus EDHEC de Nice et qui, de surcroît, sera ouverte au grand public. Par cette journée, la grande école de commerce niçoise a cherché à contribuer au débat public sur des thèmes d'actualité, d'économie, ou de société en partageant les avancées de la recherche de ses enseignants chercheurs et professeurs. Avec une ambition qu'elle résume ainsi : "Etre utile aux Niçois et aux Azuréens".
Du matin jusqu'au soir, vingt-six conférences sont programmées pour répondre aux questions que vous vous posez sur l’Europe, l’économie, l’emploi, l’éducation, la compétitivité des entreprises, l’avenir de l’industrie, les retraites, l’immobilier et pour faire part des expertises les plus pointues en management, droit, marketing, finance et comptabilité pour le développement des entreprises. Les spécialistes de l'EDHEC dans chacun de ces domaines apporteront ainsi un éclairage scientifique sur ces questions d'actualité.
En point d'orgue de cette journée, de 17h15 à 18h45, une table ronde regroupant chercheurs et institutionnels, portera sur le thème primordial de l'éducation des jeunes : "Nos enfants ont-ils un avenir en France et la France a-t-elle un avenir sans ses enfants ?". Elle sera animée par Olivier Biscaye (Nice-Matin) et réunira des élus (Patrick Allemand, premier Vice-président du Conseil régional, Christian Estrosi, président de la Métropole) et des représentants de l'EDHEC (Noël Amenc, professeur de finance et directeur de l'EDHEC Risk Institute; Stéphane Gregoir, professeur associé d'économie; Manuelle Malot, directrice carrières et prospective, et Olivier Oger, directeur général).
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Nos enfants ont-ils un avenir en France?La question commence à se poser de plus en plus dans notre pays, alors que, parmi les écoles françaises les plus prestigieuses, les pourcentages de premiers emplois à l'étranger n’ont jamais été aussi élevés : 25% pour les ingénieurs et 32% pour les écoles de management. Plus largement, à l’heure de la mondialisation, de plus en plus de jeunes Français, parmi les mieux formés et les plus entreprenants, ne considèrent plus leur pays comme la meilleure option pour leur avenir. Ce constat, estime l'EDHEC, porte une question : quelle sera la rentabilité de notre système éducatif si les meilleurs de ses diplômés décident de participer à la croissance d’autres nations ? Et si, au-delà de ses élites, la France perdait une grande partie de sa main d’œuvre qualifiée et donc mobile au profit de pays où les niveaux de salaires sont plus attractifs ou la croissance plus forte ? L’histoire avec l’Irlande, l’Italie ou la Pologne témoigne de ce risque. Que vaudrait le fameux dynamisme démographique français et quelle serait la rentabilité de notre coûteuse politique familiale si, au final, nos enfants partaient à l’étranger pour construire leur avenir et par conséquent celui de leur terre d’accueil ? Le problème actuel ? Il peut être ainsi analysé. Pour financer le modèle social français et notamment le nécessaire accroissement des charges que représente le vieillissement de la population, tout en permettant de préserver le niveau de vie des actifs, il est nécessaire que la productivité du travail en France soit au niveau de cet accroissement. En la matière, les chiffres français sont inquiétants. La majorité des travailleurs français ont des emplois qui ne sont pas soumis à la concurrence internationale. Le volume horaire du secteur exposé à la concurrence s'est contracté de 25% depuis 1990 (1990-2012), celui du secteur protégé a crû de 21%. La France est devenue un pays qui a accéléré sa désindustrialisation et plus globalement sa sortie de la compétition internationale. Avec un secteur protégé aussi fort, la France ne réalise pas de gains de productivité suffisants pour garantir un maintien de son "train de vie" et assurer les charges non seulement de ses dépenses actuelles mais de l’évolution de sa démographie. En effet, si la productivité, elle, a augmenté de plus de 3,5% par an entre 1990 et 2012 dans le secteur exposé, cette augmentation n’a été que de 0,6% par an pour le secteur protégé. Aujourd’hui, une majorité de Français vivent dans un secteur protégé dont l’accroissement des coûts pèse sur la compétitivité du secteur exposé au point de le rendre peut-être demain inexistant. C’est pour répondre à ces questions, et à bien d’autres que les Azuréens se posent sur leur avenir, que l’EDHEC organise, en final de sa journée annuelle de recherche une table ronde sur le thème "Nos enfants ont-ils encore un avenir en France et quel est l’avenir de la France sans ses enfants ?". Entrée gratuite sur inscription. |