Efficacité énergétique : quand les objets connectés ne se parlent pas

Posté mer 14/06/2017 - 20:18
Par admin

Si les dépenses des ménages français dans des objets connectés liés à amélioration de l'efficacité énergétique dans les logements progressent rapidement, l'UFC-Que Choisir met en lumière une absence d'interopérabilité qui rend complexes les achats et qui se révèle comme un risque de coûteuse captivité des consommateurs.

Efficacité énergétique : quand les objets connectés ne se parlent pas

Alors que les dépenses des ménages français dans les objets connectés liés à amélioration de l'efficacité énergétique dans les logements progressent rapidement, l’UFC-Que Choisir vient de mettre un bémol à l'enthousiasme naissant. L'association de consommateurs a conduit en effet une étude sur ce secteur émergent qui met en lumière les graves lacunes de ce marché. Portant sur 100 références auprès de 13 sites de fabricants et de 10 magasins en ligne cette analyse publiée aujourd'hui sur internet, montre que la communication des objets connectés tient de la tour de Babel : personne ne parle le même langage et les produits connectés, qui se doivent pourtant de fonctionner en réseau, n'arrivent pas à dialoguer entre eux. Ce qui réduit d'autant leur efficacité dans l'optimisation de la consommation énergétique du logement.

Plus d’une vingtaine de protocoles de communication sans fil coexistent sur le marché français, qui ne sont le plus souvent pas en mesure de dialoguer entre eux, note l'association. Il est donc crucial que les consommateurs puissent accéder aux informations essentielles en amont de l’offre d’achat. Ce qui est rarement le cas : un tiers (34,6 %) des références analysées sur les magasins en ligne comporte une indication sur le protocole de communication. Dans le détail, si Darty ou Castorama affichent cette information dans environ 63 % des cas, les enseignes Fnac ou Amazon ne jouent pas le jeu en le mentionnant dans moins de 11 % des cas.

Quant aux fabricants, c'est encore pire : près du tiers d’entre eux (4 sur 13), comme Thomson ou Philips, ne donne pas non plus cette information. Pire, au sein d’un même protocole, il peut persister des exceptions rendant des produits incompatibles. Et le consommateur, pour bâtir un système cohérent ne peut même pas bénéficier de listes d'appareils compatibles : les distributeurs n’indiquent la compatibilité que pour 4 % des références analysées et chez les fabricants, à peine la moitié (7 sur 13) donne cette liste.

L’absence d’interopérabilité des objets connectés, source de complexité à l’achat, a aussi un coût. Une installation complète de gestion de l’énergie représente entre 6 000 et 8 000 euros ; elle se doit donc d’être durable et évolutive, sous peine d’enfermer les consommateurs dans un environnement technologique trop restreint, qui serait à renouveler entièrement en cas de modification de l’installation. L'incompatibilité des objets connectés se révèle ainsi comme un risque de coûteuse captivité des consommateurs

L'UFC Que choisir pointe aussi une information très tardive dans l'usage des données personnelles avec des demandes d'autorisation de collecte qui n'interviennent qu'après l'achat…

D'où la demande faite aux pouvoirs publics de prendre des mesures pour renforcer l’information précontractuelle des consommateurs, à savoir :

  • "Rendre obligatoire, pour les fabricants et les distributeurs, l’information sur le type de protocole de communication utilisé par l’objet connecté ;
  • Mettre à disposition avant l’achat, a minima sur le site internet du fabricant, la liste des produits compatibles ;
  • Informer, avant l’achat, quant à la collecte des données personnelles et aux conséquences sur les fonctionnalités essentielles du produit d’un refus de cette collecte par l’utilisateur."

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