Avec 22% côté salariés et 19% côté employeurs, le taux de participation aux élections prudhomales dans les Alpes-Maritimes figure parmi les plus bas de France. Tant quils nont pas eu à faire avec cette juridiction, nos actifs restent adeptes du "ça narrive quaux autres !" Les 312.889 électeurs, qui dans le département seront appelés à voter le 3 décembre prochain, devraient pourtant réaliser que leur vote leur permet de choisir ceux qui les jugeront demain, et qui influent directement sur lévolution du droit du travail. Exception française pour le moins originale, cette juridiction composée de non-professionnels du droit serait pourtant redoutablement efficace à entendre employeurs et employés Qui semblent prêts à tout pour la défendre !
Un enjeu de taille
"Il y a un manque de sensibilisation générale" déplore Laurent Lachkar, président de lUnion pour les entreprises des Alpes-Maritimes. "Il est également difficile de trouver des patrons volontaires pour se présenter sur notre liste. Pourtant, il sagit de la défense de lEntreprise, et on est de toute façon jamais mieux jugé que par ses pairs." Du côté des salariés, lenjeu nest pas non plus minimisé : "Ces élections sont souvent le seul contact dun employé avec le monde syndical" rappelle Didier Turrini, secrétaire général de la CGT dans les Alpes-Maritimes. "Et lérosion de la participation à cette élection pourrait remettre en cause sa légitimité !"
Point positif, "cette année, je table sur une augmentation de la participation à 30%", pronostique Bruno Desmarest, vice-président du conseil de prudhommes de Cannes, "notamment grâce à linstauration inédite du vote par correspondance."
Une influence directe sur le droit du travail
Les conseils de prudhommes gardent un rôle central sur le marché du travail : "Ils fluidifient le côté purement juridique des relations internes à lentreprise sans que lÉtat nait à intervenir tout en remplissant une fonction très pédagogique via les conciliations" précise le professeur Laurent Willemez.
"Employeurs et employés doivent se rendre compte que les décisions rendues et confirmées en appel font jurisprudence, et influent directement sur le droit du travail" prêche Didier Turrini. "La disparition du CNE est ainsi un parfait cas décole !" Et plus de 70 % des jugements rendus dans le département sont actuellement favorables aux salariés
![]() journalentreprises_200.jpg Retrouvez un dossier complet consacré aux électiosn prud'homales dans les Alpes-Maritimes, dans le 11e numéro du Journal des Entreprises, en vente en kiosques le vendredi 7 novembre.
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