Electricité : l'UFC Que Choisir veut sauver le "tarif France"
Allons nous voir s'envoler les tarifs de l'électricité en France dans la foulée de ceux de l'or noir ? A la veille de louverture du marché de lélectricité (et du gaz) pour les particuliers, l'UFC Que Choisir renouvelle ses mises en garde contre les risques de forte hausse des tarifs. Cela d'autant plus que la Commission Européenne est dores et déjà partie en guerre contre les tarifs réglementés de lélectricité en France. "Pourtant, le tarif réglementé est la seule garantie pour le consommateur de pouvoir bénéficier dun prix très compétitif qui est le reflet des coûts stables du nucléaire", estime l'association de consommateurs dans un communiqué.
Conserver le bénéfice des contrats au tarif régulé
Si la décision du Conseil de la concurrence intervenue hier règlera peut-être les difficultés dapprovisionnement en électricité auprès dEDF des fournisseurs alternatifs, elle nest pas de nature à lever les risques évidents de flambée des prix dun marché libéré où il sera très improbable quun producteur puisse concurrencer lopérateur historique.
A la suppression des tarifs réglementés reste donc attachée la perspective dune hausse des prix infligée aux consommateurs. Leur maintien est une sauvegarde pour le pouvoir dachat dans lattente de solutions ne sacrifiant pas lintérêt de millions de ménages. Dans cette attente, lUFC-Que Choisir conseille donc à tous les consommateurs de conserver le bénéfice des contrats actuellement en cours au tarif régulé.
Dans sa volonté de supprimer ces tarifs, la Commission Européenne est aujourdhui implicitement soutenue par la Commission de Régulation de lEnergie (CRE) ainsi que par EDF. Le fournisseur historique français pourrait alors produire de lélectricité aux coûts "stables" du nucléaire et vendre librement lélectricité produite à des prix tirés vers le haut par le prix des énergies fossiles.
Des décennies de choix industriels payés par les citoyens
"Louverture à la concurrence, avec la suppression du tarif réglementé voulue par la Commission Européenne, aurait ainsi pour conséquence de forcer tous les consommateurs français à tirer un trait sur plusieurs décennies de choix industriels et dinvestissements coûteux pour devenir les vaches à lait dEDF en monopole de production. Funeste situation quand on sait que la capacité de production électronucléaire dEDF a été entièrement financée par tous les citoyens/consommateurs français qui en ont, par la même occasion, accepté les risques. Il nexiste donc aucune raison de priver aujourdhui ces consommateurs des bénéfices de leurs efforts passés" argumente l'UFC Que Choisir.
La construction souhaitable de lEurope de lénergie ne peut pas se réaliser au prix de tels sacrifices qui de surcroît ne bénéficieront pas aux consommateurs des autres pays européens mais aux seuls opérateurs dominants. Pour lUFC-Que Choisir, qui demande à Nicolas Sarkozy, le président de la République d'être le garant du "tarif France" auprès des institutions européennes, "il doit exister une voie de passage compatible avec des ambitions européennes à long terme, politiquement et économiquement équitables pour les consommateurs en France".
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