ERMIS : comment faire pour que nos PME grandissent plus vite?

Posté lun 05/11/2012 - 08:02
Par admin

Comment faire pour que les PME de Sophia Antipolis puissent grandir aussi vite que les PME européennes ? Quelques pistes seront données aujourd'hui aux Espaces Antipolis, à l'occasion de la clôture du projet européen ERMIS sur les politiques de gouvernance territoriales à mener pour générer l'innovation dans les PME. Ludovic Dibiaggio, professeur à SKEMA, a piloté le projet avec Philippe Chéreau. Il nous ouvre quelques pistes.

ERMIS : comment faire pour que nos PME grandissent plus vite?

La conclusion pour le projet européen ERMIS! La conférence de clôture aura lieu aujourd'hui lundi 5 novembre de 13h30 à 17h30 aux Espaces Antipolis en présence de Jean Leonetti, Président de la Communauté d’Agglomération Sophia Antipolis, Bernard Kleynhoff, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie Nice Côte d’Azur et Marc Daunis, Sénateur-maire de Valbonne Sophia Antipolis et des représentants des 15 partenaires européens répartis dans 9 pays membres.

Porté par la CCI Nice Côte d'Azur, ERMIS pour Effective Reproducible Model of Innovation System avait été lancé en avril 2010. Il vise à identifier un modèle efficace et reproductible de gouvernance territoriale propre à générer l'innovation dans les PME. Avec pour objectif de de construire les nouveaux instruments de gouvernance locales favorisant la diffusion et la mise en œuvre de l'innovation dans les entreprises, particulièrement dans les Petites et Moyennes Entreprises où il s'agit d'un élément central de performance.

Pourquoi nos PME grandissent-elles moins vite qu'ailleurs?

Ce travail s'est déroulé à la fois sur le terrain en liaison avec les partenaires, et à travers l'analyse de données statistiques. Il a permis outre l'identification d'un modèle efficace et reproductible de gouvernance territoriale propre à générer l'innovation dans les PME, de mieux positionner Sophia Antipolis par rapport aux autres territoires d'innovation. Ludovic Dibiaggio, Directeur du centre de recherche Knowledge, Technology & Organization - SKEMA Business School, qui a piloté le projet avec Philippe Chéreau, professeur à SKEMA, a pu en tirer quelques enseignements. Il nous les livre.

"Il faut rappeler qu'au départ du projet ERMIS, il y avait une interrogation : pourquoi nos PME ont du mal à grandir et grandissent moins vite qu'ailleurs ? Une des réponses tient dans le dynamisme du marché local dans lequel elles se trouvent. Mais quels sont les leviers locaux qui vont engendrer cette dynamique? Qu'est-ce qui peut faire qu'une entreprise, pour se développer, vienne à Sophia? Le projet européen ERMIS a permis de mener une analyse et des comparaisons avec 15 partenaires répartis dans 9 pays européens."

Sophia : peu de cohérence entre sa force scientifique et les applications "marché"

"Compte tenu de sa densité de population, de sa production scientifique et technique de très bon niveau, la technopole se compare plus particulièrement avec l'Isère et Grenoble. La comparaison peut se faire aussi avec Strasbourg. Au niveau de l'Europe, c'est avec Munich que l'on peut comparer Sophia Antipolis, avec toutefois une dimension différente pour la région allemande qui occupe une place centrale en Europe".

"Ce qui ressort pour Sophia Antipolis, c'est l'absence de cohérence entre la force scientifique et la production. Dans l'Isère ainsi, on observe la présence de toute une chaîne de valeur, qui va de la recherche scientifique jusqu'à l'innovation technologique, la conception et la production. Grenoble s'est investi notamment sur les nanotechnologies. Sur ce critère de cohérence, contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce n'est pas dans le logiciel embarqué et le software que nous sommes les meilleurs, mais sur les produits pharmaceutiques qui s'appuient sur deux laboratoires de recherche de l'Université Nice Sophia Antipolis."

L'importance d'un marché local pour les innovations

"Pour résumer, Sophia dispose de tous les atouts en matière de recherche et de développement technologique. En revanche, si nous sommes présents dans de nombreux domaines, nous ne sommes pas spécialisés dans des domaines précis et cohérents où nous serions les meilleurs, et nous avons des difficultés à mettre en place des synergies entre la recherche technologique et les applications "marché". ERMIS nous apporte aussi quelques pistes de réflexion. "

"Les régions les plus dynamiques, les plus attractives pour les PME locales, sont celles où elles peuvent trouver des opportunités pour travailler sur des produits d'avant-garde. Sur la Côte d'Azur, si on regarde quelles sont les applications locales envisageables, on trouve en premier le tourisme et l'aide aux personnes âgées. Nous pouvons aussi nous poser la question : est-ce que les marchés du tourisme, par exemple, ne pourraient constituer une dynamique structurante pour mettre en œuvre ces synergies entre recherche scientifique et applications. Une réflexion est aussi à mener sur les applications locales possibles pour les recherches scientifiques faites dans le département".

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