
C'est prouvé. Facebook, Google, Microsoft comptent désormais parmi les plus gros dévoreurs d'énergie de la planète. Les serveurs des géants du web, selon de récentes évaluations, consomment l’équivalent énergétique d’une trentaine de centrales nucléaires! Et cela, essentiellement pour les refroidir. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les grands noms du web cherchent aujourd'hui à installer leurs fermes de serveurs dans les pays nordiques. Là où le climat polaire limite tout naturellement le besoin de refroidissement. Mais pour contrer le réchauffement climatique, il faudra repasser.
ETSI, grand acteur à Sophia dans la standardisation des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), a choisi un autre chemin : aider les data centres à s'intégrer dans une démarche de développement durable et à améliorer leur relation à l'énergie. Un objectif qui passe par la mesure de sa consommation d'énergie, par une comparaison avec les autres, par la réutilisation de l'énergie et de la chaleur produite. C'est tout l'enjeu de l’indicateur DCEM (Data Centre Energy Management) qu'ETSI vient de publier. Le "DCEM Global KPI" permet de mesurer l’efficacité énergétique et de comparer l’efficacité de la gestion énergétique des data centres. Il se résume dans un indicateur de performance énergétique comme celui qui classe les appareils ménagers où les logements.

L’indicateur ‘DCEM Global KPI’ (Key Performance Indicators) remplit le double objectif de définir le niveau d’éco-efficacité des data centres et de permettre le benchmark des data centres ou sites TIC des différents secteurs industriels. Il est basé sur une formule de calcul composée de 4 KPI définis dans le standard ETSI :
1- Consommation d’énergie, KPIEC (KPI Energy Consumption)
2- Coefficient d’efficacité énergétique, KPITE (KPI Task Efficiency)
3- Energie réutilisée, KPIREUSE (KPI energy REUSE)
4- Energie dite renouvelable utilisée, KPIREN (KPI energy RENewable)
"Le DCEM Global KPI offre une méthodologie de mesure fiable au niveau opérationnel et prend aussi en compte la réutilisation de la chaleur produite dans les data centre à d’autres fins," déclare Dominique Roche, chairman des comités OEU et ATTM d’ETSI, et working group leader à CTO Alliance/CRiP. "En sus, le protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre est pris en compte. Les data centers peuvent ainsi s’intégrer à un monde eco-efficace et durable".