EURECOM : Leyla distinguée pour ses recherches sur les "botnets"

La moisson continue pour l'Institut EURECOM à Sophia Antipolis. Le "2011 Symantec graduate fellowship" décerné à Leyla Bilge-Yumer, distinguant cette fois une de ses doctorantes du département réseaux et sécurité, a été d'autant plus apprécié par l'école d'ingénieurs en systèmes d'information qu'il est arrivé en pleine célébration de la journée de la femme.

L'occasion de porter un coup de flash sur les jeunes femmes de l'informatique de demain. EURECOM accueille une vingtaine de filles en thèses de doctorats (sur quelque soixante-dix doctorants), soit environ 28% de filles, ce qui est qualifié d'assez bien pour un secteur où les hommes sont traditionnellement majoritaires.

La première fois que cette distinction est attribuée à un étudiant européen

Cette distinction prend d'autre part une tonalité particulière en raison de l'actualité du moment : la France vient d'être victime d'une des plus grandes attaques informatiques de son histoire, attaque liée aux dossiers du G20, et Leyla Bilge-Yumer est une spécialiste de la sécurité informatique des réseaux. Enfin, autre motif de satisfaction : c’est la première fois que cette récompense est attribuée à un étudiant européen, les précédents lauréats étaient tous issus de prestigieuses universités Américaines.

A l'occasion de la Journée de la Femme, le message que Leyla aimerait adresser aux jeunes filles qui hésitent à s'engager dans les carrières scientifiques? "Bien qu'en général, il soit plus difficile pour une femme de réussir, quand vous atteignez votre but, le sexe ne compte plus. Parce que, les résultats que vous obtenez montrent ce que vous valez en tant qu’individu et pas en tant que représentant d’un sexe. Donc, mon conseil aux jeunes filles serait : foncez, accrochez-vous !"

Des prototypes de systèmes de détection des "botnets"

Diplômée de l’Université de Bilkent, Ankara en Turquie, Leyla Bilge-Yumer est étudiante en doctorat à EURECOM sous la supervision de Davide Balzarotti, EURECOM et Engin Kirda, Northeastern University. Ses sujets d’intérêts englobent la plupart des problèmes de sécurité informatique avec un accent particulier sur la détection des "botnets".

"Je travaille essentiellement sur la détection des virus informatiques très avancés, les "Botnets" (comprenez réseaux de robots), et comment ils fonctionnent à travers les DNS, c'est-à-dire les systèmes qui gèrent les noms de domaines. J’ai réussi à développer plusieurs prototypes de systèmes de détection de ces virus et je viens de mettre en place un service qui s’appelle EXPOSURE (http://exposure.iseclab.org) dont le but est d’identifier et de rapporter les noms de domaines impliqués dans des activités malveillantes. Ce service a attiré l’attention de plusieurs industriels."

Pour la jeune doctorante, dont plusieurs publications ont déjà été retenues lors de conférences internationales majeures, la distinction met d'ailleurs l'accent sur les développements pratiques directement liés à sa recherche.

Le groupe de recherche de Symantec en symbiose avec EURECOM

Professeur à EURECOM et directeur du laboratoire de recherche Symantec Europe, Marc Dacier met quant à lui en avant la qualité du dossier de Leyla Bilge-Yumer "Ce prix est attribué à l'issue d'un processus de sélection très rigoureux au niveau mondial. Nous recevons un très grand nombre de dossiers venant des universités les plus prestigieuses et nous évaluons chacun d'entre eux non seulement sur base de critères scientifiques (nombre et qualités des publications) mais également par rapport à l'impact attendu des travaux étudiés. Le processus est extrêmement sélectif et les rares élus représentent vraiment les tout meilleurs doctorants du moment, au niveau mondial. Il est notable que les récipiendaires des années précédentes ont d'ailleurs eu, depuis, des débuts de carrière particulièrement remarquables."

Et Marc Dacier de donner aussi un coup de chapeau à l'écosystème. "Un doctorant, aussi bon soit-il, ne peut s'épanouir que dans un environnement favorable. Le prix de Leyla récompense donc ainsi le travail d'EURECOM dans sa globalité, du département réseaux et sécurité en particulier. A Symantec, nous ne pouvons que nous en réjouir. Cela montre bien la pertinence du choix qui fut le nôtre d'installer notre groupe de recherche en symbiose au sein d’EURECOM."