Festival de Cannes 2004 : trois films français en compétition
"Exil" de Tony Gatlif, "Clean" d'Olivier Assayas et "Comme une image", d'Agnès Jaoui défendront la France dans une sélection officielle ramassée (18 films contre plus de 20 habituellement). Un 57ème Festival (12 au 23 mai) menacé par les intermittents du spectacle.
Dix huit films ont été retenus pour la la course à la Palme d'or 2004 (contre plus d'une vingtaine habituellement) : c'est l'une des particularités de la sélection officielle du 57ème Festival de Cannes, qui a été présentée ce matin. Un festival qui se déroulera du 12 au 23 mai et pour lequel les couleurs françaises en compétition officielle seront défendues par trois films français : "Clean", d'Olivier Assayas, avec Maggie Cheung et Béatrice Dalle; "Comme une image", d'Agnès Jaoui, avec Jean-Pierre Bacri et "Exils", de Tony Gatlif, avec Romain Duris. Pour mémoire, quatre films français étaient en compétition l'an dernier et cinq l'année précédente.Côté films étrangers, seront présentés en compétition : "Edukators" de Hans Weingartner (Allemagne); "La Nina Santa", de Lucretia Martel (Argentine); "The Motorcycle Diaries", de Walter Salles (Brésil); "2046", de Wong Kar-Wai (Chine); "La femme est l'avenir de l'homme", de Hong Sang Soo (Corée); "Old Boy" de Park Chan-wook (Corée); "The Life and Death of Peter Sellers", de Stephen Hopkins (Grande-Bretagne); "Le Conseguenze dell'amore" de Paolo Sorrentino (Italie); "Nobody Knows" de Kore-Eda Hirokazu (Japon); "Innocence" de Oshii Mamoru (Japon); "La vie est un miracle", de Emir Kusturica (Serbie/Monténégro); "Tropical Malady" de Apichatpong Weerasethakul (Thaïlande); "The Ladykillers", de Joel et Ethan Coen (USA); "Shrek 2", de Andrew Adamson (USA); et "Fahrenheit, 9/11", de Michael Moore (USA).Commentaire de Gilles Jacob, le président : "une sélection suffisamment compacte, qui réunisse toutes les conditions pour que les films soient accueillis et honorés dans la grande tradition du Festival de Cannes et qui satisfasse cette "captation du meilleur" qu'ambitionne tout sélectionneur, une sélection audacieuse qui donne envie, qui déclenche la curiosité, porteuse d'une vitalité qui s'épanouit dans le cinéma d'aujourd'hui et préfigure celui de demain, une sélection qui aide les films à vivre, le cinéma, les créateurs et les artistes à continuer la route... "Thierry Frémaux, délégué artistique, a expliqué de son côté pourquoi, même si le nombre de candidats à la sélection était en hausse, le nombre de films retenus est en baisse. "Notre vœu est de ne pas céder à la tentation de l'inflation. La marque de Cannes, c'est la sélection, la distinction. C'est aussi la volonté de défendre chaque film et de lui offrir la meilleure exposition. En 2001, 23 films étaient alignés en compétition. Nous souhaitons concentrer plus d'efforts sur moins de films. Le Festival de Cannes se méfie d'un mode d'exposition où la quantité remplacerait la qualité et reste un ardent défenseur d'une Sélection Officielle délimitée qui sera ainsi mieux défendue et mieux perçue. Le Festival s'efforce d'être un reflet de la production en cours. Ces 18 films nous semblent être ce reflet".Quant au jury qui aura à décerner les prix, il sera présidé par Quentin Tarantino, Palme d'Or en 1994 pour "Pulp Fiction". Ce jury 2004 sera notamment composé de l'actrice Emmanuelle Béart, du comédien belge Benoît Poelvoorde, du réalisateur américain Jerry Schatzberg, de l'actrice américaine Kathleen Turner et de l'actrice écossaise Tilda Swinton. Voir la présentation, et les différentes interviews sur le site officiel du festival.Une menace, enfin, plane toujours sur cette édition 2004 : celle des intermittents du spectacle. Leurs représentants ont indiqué que la perturbation de la récente cérémonie des Molières à Paris n'était qu'une répétition générale avant Cannes s'ils n'obtenaient gain de cause. Et lundi déjà une cinquantaine d'intermittents ont organisé à Cannes un simulacre de montée des marches en smoking et noeud pap avec remise de palmes "sous-marines" récompensant ainsi à leur corps défendant Jean-François Mattei pour "Un été meurtrier", Jean-Pierre Raffarin pour la "Trilogie", Nicolas Sarkosy pour "Police Academy"...