Fabrice Eboué, des nouvelles de votre santé tout d’abord, votre dos va mieux ?
Non, maintenant j’ai l’habitude de jouer dans des conditions extrêmes puisque j’ai commencé dans de petits café théâtre où il y avait personne et où j’étais parfois en vrac. J’ai la chance d’être un comique qui ne joue pas sur le corps mais plutôt sur le texte, donc ça va aller et comme je viens de voir un médecin du Tour de France, je vais avoir la patate pendant une heure et demie.
Parlons de votre spectacle Faites entrez Fabrice Eboué, c’est un pur stand up ?
Non, c’est vrai qu’il y a eu cette médiatisation au départ par rapport au Jamel Comedy Club, mais je n’aime pas réduire ce que je fais à une dénomination précise. Pour moi, l’essentiel c’est de faire rire les gens et être le plus large possible en évitant toute trace communautaire.
Quels sont les principaux thèmes que vous abordez ?
La meilleure façon d’être original, c’est de s’aborder soi même. Je commence par mes dernières années qui m’ont vu percer suite à ma rencontre avec Jamel, mon passage télé avec Marc Olivier Fogiel, puis la radio avec Laurent Ruquier. Je reviens là-dessus avec beaucoup d’auto dérision, puis, une fois que je me suis raconté, je me dévoile de manière plus intime, que ce soit à travers ma famille ou en montrant comment je suis devenu comique.
Le Jamel Comedy Club, cela a été une formidable aventure ?
Oui, d’ailleurs j’y reviens dans le spectacle en remerciant Jamel tout en l’égratignant gentiment. Elle m’a permis de faire de belles rencontres, de progresser et d’exploser. Mais cette aventure continue un peu puisque avec Thomas Ngijol, nous sortons un film le 6 juillet, Case Départ.
Le cinéma, en tant que réalisateur et acteur, cela vous tentait depuis longtemps ?
Moi, je remercie le ciel tous les jours de ce qui m’arrive. On a monté ce film un peu comme j’ai commencé ma carrière, sans aucun calcul. On a commencé à écrire un petit scénario qui a plu. Comme c’est quelque chose qui nous ressemblait et qu’on voulait défendre, on s’est dit qu’on aimerait aussi le réaliser. Il n’y avait aucun calcul, mais plutôt une bonne étoile qu’on suit maintenant depuis quelques années.
Dans le film, vous êtes transportez au temps de l’esclavage ?
Oui, ce sont deux demi frères que tout oppose. Un qui prend sa négritude comme une excuse pour ne rien faire et l’autre qui est sur intégré et plus blanc que blanc. Ils se retrouvent au chevet de leur père qui est en train de mourir aux Antilles et le seul héritage qu’on leur remet c’est l’acte d’affranchissement qui a libéré leurs ancêtres esclaves 200 ans auparavant. Comme ils n’en n’ont rien à faire, ils déchirent ce symbole et il y a une sorte de magie qui les renvoie 300 ans en arrière. Ce retour en arrière permet de mettre en lumière tous les débats qui se posent aujourd’hui sur les quotas, l’immigration et l’identité nationale. Comme on est des fils d’immigrés, on avait envie de parler de ça, en apaisant les tensions et avec humour, comme on sait le faire.