![]() cannes_disco0807_550.jpg Légende photo : Un succès pour le Festival de la Pantiero à Cannes (Photo J.Kelagopian - Chromie A.)
DOuest en Est, les festivals de musique fleurissent à lapproche de lété. Chaque commune tente de placer "son" événement musical sur un créneau. Historiques ou étoiles montantes, ces manifestations se multiplient pour doper la fréquentation touristique de la Riviera Des investissements rentables ? "Les retombées se mesurent avant tout en terme dimage" analyse Stéphane Emselleme. Le président de lOffice de tourisme et des congrès (OTC) de Beaulieu-sur-Mer organise depuis 2000 "Les nuits guitare", petit poucet des festivals. Début juillet, trois soirs de suite, 4.000 à 5.000 personnes viennent assister pour un tarif "abordable" (autour de 20 euros) à des représentations de spécialistes de la guitare. "Un moyen de promotion important" pour une commune de 3.700 âmes. Et une opération dun coût de près de 120 KE largement financée par lOTC.
Un budget de 1,4 M pour Jazz à Juan
Constat identique du côté de Jazz à Juan, partie intégrante du patrimoine dAntibes-Juan-les-Pins. "Doyen des festivals de jazz à travers toute lEurope", son organisation nécessite un budget d1,4 ME, supporté à hauteur de 550 KE par les recettes de la billetterie. LOTC apporte de son côté 250 KE de financement. Situation originale, lÉden Casino, propriété du groupe Partouche, comble le trou jusquà 450 KE selon une clause du traité de concession qui le lie à la ville.
Tout le monde met donc la main à la poche pour faire jouer des jazzmen sur la Pinède Gould. "Lensemble sinscrit dans une approche touristique dintérêt général pour la ville" explique le directeur de lOTC dAntibes-Juan-les-Pins, Philippe Baute. Sur une dizaine de soirées, près de 30.000 personnes investissent tout de même la cité balnéaire pour savourer des accords jazzy. Impact direct : 80 CDD sont recrutés par lOTC, et une trentaine de sociétés prestataires sont sollicitées. "Sans compter la hausse considérable de la fréquentation des hôtels et des commerces de restauration."
La réussite du Pantiero
Au-delà dune approche purement touristique, David Lisnard a choisi dêtre "fidèle à lesprit festif et qualitatif de la Côte dAzur". Le président du Palais des Festivals de Cannes et deuxième adjoint délégué au développement économique de la ville a créé en 2002 le Festival Pantiero "pour rajeunir et dynamiser limage de Cannes avec une offre pointue". Début août, 4 groupes ou artistes de "musique actuelle" se produisent 4 soirs daffilée, sur les 7.000 m² de la terrasse du "bunker". Hip-hop, rock et électro se croisent sur cette scène improbable. Une réussite : "La fréquentation a triplé depuis 2005" indique lélu. La billetterie enregistre 12.000 entrées payantes.
Le tout pour un budget global de fonctionnement de 330.000 euros, dont le déficit est en partie comblé par la trésorerie du Palais des Festivals. Des sacrifices pour "un atout indispensable en terme doffre touristique.
Événement culturel avant tout
Pas rentables, certes, les festivals de musique estivaux se réduisent-ils à de simples attrape-touristes ? "Ces événements ne se sont pas faits que pour vendre des saucisses" tranche Téo Saavedaa, directeur artistique des Nuits du Sud. "Ce nest pas lobjectif principal dun festival : si lon suit ce type de raisonnement, il perd sa raison dêtre et dépérit." Du côté de Vence, les Nuits du Sud comblent plus de 50 % des 750 KE engagés pour leur organisation grâce aux recettes de la billetterie. Une belle performance, quand on sait que ses places sont parmi les moins chères du département !
"Une commune ne doit pas forcément avoir un festival de musique pour exister sur la Côte dAzur", juge le dirigeant. "Cest un événement avant tout culturel, mais qui constitue évidemment un vecteur de communication, de notoriété. Cest dailleurs pour cela que la culture doit être financée par les deniers publics, sans pour autant en dépendre à 100 %". Une conclusion pleine de sagesse.
Jean-Christophe Magnenet
![]() festi0807_nuitssud_550.jpg Légende photo : "À moyen terme, les Nuits du Sud sont un événement vital pour la ville et son économie" estime le Chilien Téo Saavedaa, "patron" du festival vençois.
![]() journalentreprises_200.jpg
Retrouvez un dossier complet consacré au business des festivals de l'été, dans le 8e numéro du Journal des Entreprises des Alpes Maritimes, en vente en kiosques le 4 juin.
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