Forum des pôles de compétitivité : Nicolas Sarkozy en vedette

Posté lun 07/11/2005 - 00:00
Par admin

Au-delà de la seule philosophie des pôles de compétitivité, le ministre d'Etat (photo "Une") s'est livré à un véritable discours programme dans le domaine de l'économie, abordant la question de l'université, de la recherche, de l'attractivité du territoire et de l'immigration.

Ironie du sort : alors que Nicolas Sarkozy, ministre d'Etat, venait à Sophia Antipolis célébrer la "France qui gagne" à l'occasion du premier forum des pôles de compétitivité, c'est plus particulièrement sur la violence urbaine et les émeutes dans les banlieues que le ministre de l'Intérieur a été interrogé par les médias nationaux. Cette première réunion de l'ensemble des responsables et acteurs des pôles de compétitivité n'en a pas moins été un succès. Environ trois cents participants venus de toute la France auxquels s'ajoutaient trois à quatre cents responsables du high tech azuréen : monté en trois semaines entre Christian Estrosi, ministre délégué à l'aménagement du territoire et Pierre Laffitte, président de la Fondation Sophia Antipolis, le forum qui se tenait au CICA de Sophia a fait salle comble. Il a réuni en outre trois ministres (Nicolas Sarkozy, François Loos et Christian Estrosi) ainsi que les représentants de pratiquement l'ensemble des 67 pôles et des collectivité territoriales.Certes toutes les réponses aux questions qui se posent n'ont pas été données. Notamment sur le financement, il reste encore quelques zones de flou. Si pour les PME, l'accès aux financement dans les pôles est balisé (l'interlocuteur est l'Oseo/Anvar), en revanche les grandes entreprises ne savent pas encore très bien par quels circuits elles pourront bénéficier de financement dans les projets auxquels elles participent. Mais l'intérêt de ce premier forum aura été de faire en sorte que les acteurs de cette nouvelle politique industrielle de la France puissent se rencontrer, mieux se connaître, décrypter le chemin ensemble et trouver des synergies entre les différents pôles.Très attendu, Nicolas Sarkozy, au-delà même de la philosophie des pôles de compétitivité, s'est engagé dans un véritable discours programme dans le domaine économique. Côté pôles, il a rappelé qu'à travers eux se jouaient à la fois trois cartes : celles de l'innovation industrielle, de la bataille pour l'emploi et de l'attractivité du territoire. Quant au premier intérêt des pôles, inspirés des "clusters" américains, c'est de faire travailler ensemble les entreprises, l'enseignement supérieur et les laboratoires publics. L'objectif principal ? Dans le contexte de la mondialisation, il s'agit d'avoir toujours une technologie d'avance si l'on veut rester une grande puissance industrielle, soutenir les exportations et dynamiser l'emploi. La salle a également retenu un appel à la simplicité dans la gouvernance des pôles et à une réduction des formalités administratives au strict nécessaire.Mais un peu au-delà des pôles, Nicolas Sarkozy a aussi évoqué trois domaines où le pays doit évoluer : l'université, le financement de la recherche et l'attractivité du territoire. Côté université, il faut éviter cette coupure historique entre enseignement et recherche et donner l'autonomie aux universités. Côté recherche, il faut passer d'une logique de structure (actuellement l'Etat finance des structures et reconduit des moyens) à une logique de projets avec évaluation de la qualité des projets. Côté attractivité, les pôles doivent être un moyen d'attirer les meilleurs éléments et les financements. Et puis, le ministre de l'Intérieur a également évoqué une politique de l'immigration qui privilégierait la circulation des cerveaux et qui viendrait substituer une "immigration choisie" à une "immigration subie". Des déclarations qui, finalement, n'étaient pas si loin que cela de la question des pôles de compétitivité.

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