France-Culture : le "Vif du Sujet" sur Vicky Binet à écouter sur le Net

Posté mer 25/06/2003 - 00:00
Par admin

Ceux qui se sont intéressés à cette dramatique affaire pourront écouter ou réécouter jusqu'à mardi l'enquête d'Alexandre Héraud et Yvon Croiset. L'occasion de mieux comprendre les particularités du travail high tech et d'avoir un éclairage différent sur la technopole.

Le "Vif du sujet" que France Culture a consacré au suicide de Vicky Binet à Sophia Antipolis, reportage suivi d'un entretien avec Marie-France Hirigoyen sur le harcèlement moral, a été diffusé mardi 24 juin de 15 heures à 16h30 (voir l'article de SN.com "France Culture à Sophia pour un "Vif du sujet" sur Vicky Binet"). Ceux qui ont manqué sa diffusion sur l'antenne (ils sont nombreux l'émission étant programmée durant les heures du bureau), peuvent encore l'écouter durant toute la semaine (jusqu'à mardi prochain) sur le net. Il suffit de cliquer sur "Le vif du sujet" pour arriver sur la page de présentation de l'émission et d'un nouveau clic sur "Ecouter".Alexandre Héraud, le réalisateur, et Yvon Croisier font le point sur ce tragique dossier et essaient d'éclairer l'inexplicable : la décision programmée de Vicky de se donner la mort car, comme elle l'a écrit dans une lettre émouvante, elle ne pouvait plus supporter sa "mise au placard" dans l'entreprise Amadeus où elle travaillait. On trouvera dans cette enquête de fond, réalisée avec beaucoup de pudeur, de multiples interviews qui constituent autant d'éclairages : André Binet, l'époux de Vicky; Rosine Gomez, déléguée syndicale à Amadeus qui a largement fait circuler la lettre de Vicky dans les boites de mail; Jacques Lignières, vice-président senior d'Amadeus; le sénateur Laffitte, le père de Sophia Antipolis; Jean-Pierre Largillet (Sophianet.com) qui témoigne de l'émotion exprimée par toute la communauté high tech sophipolitaine; Me Alain Chirez, avocat de la famille avec Me Mireille Damiano et auteur d'un "polar" ayant pour cadre la technopole, ainsi que d'autres acteurs du parc. Le tout compose un panorama qui rompt avec la belle image du "travail bonheur" dans les entreprises phares de la nouvelle génération, entreprises installées de surcroît dans le monde magique d'une technopole qui a toujours cherché à privilégier la qualité de la vie.Ressortent ainsi quelques traits : le travail très particulier dans le monde high tech, un secteur "créatif" dans lequel les cadres s'investissent beaucoup; un mal vivre au travail, qui n'épargne pas Sophia Antipolis où toute une communauté se sent menacée par la crise de l'emploi; à côté de la lumière du soleil, une "lumière noire" dont parle Alain Chirez, celle des vitres fumées des bureaux, dans lesquels l'impératif de productivité peut broyer les individus; l'évolution de la loi qui, de plus en plus, se montre sensible à la souffrance au travail. Reconnu comme un accident du travail, le décès de Vicky Binet s'impose aussi d'abord comme un fait de société. C'est en ce sens qu'il nous interpelle tous.L'enquête remarquable de France Culture autour de la mort d'une femme remarquable le montre une nouvelle fois. Vicky a peut-être le plus souffert de ne pas avoir été reconnue en tant que personne dans un univers où les humains ont parfois tendance à être assimilés aux machines. Comme dans un "remake" des "Temps modernes" de Chaplin à l'heure de l'économie du savoir...

Jean-Pierre  Largillet

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